Côtes de Provence : une amorce de protection en Chine
Les consommateurs chinois ne sont pas encore très familiers des vins rosés. Pour preuve, les exportations de Côtes de Provence vers l’Empire du Milieu en 2018 ne représentaient que 3 000 hectolitres, soit 1 % des exportations totales de cette AOC. Et pourtant, si l’on considère à la fois le succès planétaire des rosés de Provence, l’attrait touristique de la région pour les visiteurs asiatiques et l’immensité du marché chinois, qui peut faire ou défaire l’économie d’une AOC en quelques mois, il y a fort à parier que ces chiffres exploseront dans les années à venir.
C’est la raison pour laquelle, à l’instar d’autres AOC prestigieuses comme Cognac, la Champagne, la Napa Valley ou Bordeaux, le Conseil interprofessionnel des vins de Provence (CIVP) a enclenché cette année une démarche de reconnaissance et de protection de l’AOC Côtes de Provence en Chine. « Le succès rencontré sur le marché national et la valorisation croissante des vins de l’appellation à l’export pouvant attirer certaines convoitises, l’AOC Côtes de Provence a souhaité renforcer ses outils juridiques pour écarter toute tentative de détournement de notoriété et éviter les tromperies du consommateur » , déclare le CIVP.
En substance, cette reconnaissance permettra notamment aux administrations de contrôle chinoises d’attaquer automatiquement toute usurpation de l’AOC Côtes de Provence dont elles pourraient avoir connaissance, sans avoir besoin qu’une plainte soit déposée. Une sage démarche lorsque l’on sait que la contrefaçon reste un sport national en Chine, qui fait quasi partie intégrante de la culture locale d’autant que les vins et alcools en sont des cibles privilégiées.
La reconnaissance de cette protection par l’Office de propriété intellectuelle chinois pourrait survenir dès 2020.