« J’aimerais organiser des week-ends alliant sport et dégustation »
Avant le short de marcheur, vous avez porté le costume de sommelier.
J’ai travaillé un peu à L’Assiette Champenoise, près de Reims, en parallèle de mes études. À l’époque, Jean- Pierre Lallement m’avait repéré lors d’une soirée organisée par la maison Taittinger et il m’avait proposé de revenir bosser.
Quelle formation avez-vous suivie ?
J’ai suivi une mention complémentaire sommellerie à l’école hôtelière de Châlons-en-Champagne, puis un certificat de spécialisation dans l’élaboration et la commercialisation des vins de Champagne, à Avize.
Qu’avez-vous préféré ?
La dégustation. J’ai vite eu un bon nez et un bon palais. Je suis sorti major de ma promo. J’ai représenté l’école à plusieurs concours, notamment au Trophée Ruinart. En revanche, le service ne me plaisait pas trop.
Vous êtes né à Épernay. Votre famille avait-elle un pied dans le champagne ?
Mon grand-père a eu deux hectares de vigne et un vieux pressoir. Il faisait quelques bouteilles pour lui et revendait son moût à Henriot. Je me souviens qu’il se baladait dans les vignes avec un ami, et qu’ensuite, en guise de récompense, ils buvaient une bouteille de champagne chacun.
Comment est né le champagne que vous avez signé avec la maison Jamart ?
De mes années d’études, je suis resté très ami avec Maxime Oudart, qui dirige cette maison. En 2011, nous avons décidé de créer une cuvée à notre goût, avec une majorité de meunier et de chardonnay. Nous avons utilisé nos souvenirs de formation. Quand j’ai battu le record du monde du 50 kilomètres marche en 2014 à Zurich, nous avons conçu une capsule en quantité limitée, qui est devenue plus chère que la bouteille.
Avec quel champagne avez-vous célébré votre record du monde ?
J’avais apporté une bouteille de Comtes de Champagne Blanc de blancs aux championnats d’Europe 2014 ! Et la responsable communication du Club France m’avait gentiment gardé six bouteilles de châteauneuf-du-pape pour les déguster en petit comité.
Les vins de la Vallée du Rhône vous avaient déjà porté chance à Helsinki en 2005.
C’était lors de ma première sélection. Jean Galfione fêtait son jubilé lors d’une soirée dont les Côtes-du-Rhône étaient partenaires. J’ai bien rigolé autour d’un verre avec un représentant d’Adidas, et c’est comme ça que j’ai signé mon premier contrat avec un sponsor !
Après votre carrière d’athlète, à l’issue des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, envisagez-vous une reconversion dans le vin ?
J’aimerais travailler autour de l’oenotourisme, faire découvrir le terroir de Champagne, organiser des weekends alliant sport et dégustation. J’ai participé à plusieurs reprises à la Marche des Réconciliations, portée par PierreEmmanuel Taittinger. C’est un événement qui m’inspire, car s’il y en a bien un qui fait de la marche, c’est moi !