Comment l’Amérique redécouvre l’Europe

ue vais- je bien pouvoir découvrir cette semaine ?

Par Pascaline Lepeltier Sommelière-associée du bistrot-gastro Racines NY à New York. Meilleur ouvrier de France (MOF).

Madrid, ne sont pas en reste avec Commando G ou Ruben Diaz. La Catalogne, aussi, où les vieux xarel-lo ou pansa blanca ne sont plus seulement utilisés comme base de cava, mais se dévoilent dans leur version tranquille sous le talent d’Oriol Artigas ou Joan Rubio. Tous cherchent la fraîcheur et la salinité, sans concession. Leurs vins s’arrachent.

L’autre grande région qui captive l’attention est le coeur de l’Europe de l’Est, notamment la République tchèque, la Slovaquie et le sud-est de l’Autriche. Le design affirmé des étiquettes et le sens de la communication ont sans doute aidé à attirer l’attention, mais les vins en valent la chandelle ! En Moravie, au sud-est de Prague, on assiste à la renaissance d’un vrai potentiel viticole oublié sous le régime communiste. À la tête du mouvement, Richard Stávek, Milan Nestarec et Jakub Novak réveillent les terroirs de la Tchéquie méridionale avec un mix de cépages majeurs et de croisements uniques. Leurs vins ont une vraie force de vie. En Slovaquie, l’émergence est plus discrète, mais Zsolt Sütó porte l’étendard dans la région de Nitra. Ce n’est que le début. Comme en Espagne, l’Autriche voit depuis une dizaine d’années un sang neuf bouleverser le paysage pour mieux le redécouvrir : Christian Tschida à Spitz, Eduard et Stephanie Tscheppe-Eselböck à Oggau dans le Burgenland avec leurs rouges épicés, Franz Strohmeier ou Sepp Muster en Styrie avec leur blauer wildbacher et leur sauvignon. Essayez leurs cuvées, vous ne serez pas déçu !

Le monde du vin est en train de vivre un âge d’or, entre création de nouveaux terroirs et réappropriation respectueuse des régions historiques. Quelle chance de pouvoir le vivre ! Cela motive pour se lever le lundi, non ?