La Revue du Vin de France

Le face-à-face des rouges et blancs du roi Corton

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Millésime 2018 PHILIPPE PACALET

• Corton Bressandes Encore en élevage, il développe une note gourmande de cerise au chocolat. Philippe Pacalet explique cette sensualité­olfactivep­ar unephotosy­nthèse etunematur­itédes raisins accrues en raison d’une luminosité plus importante­cetteannée-là.Le vin évolue vers une note gracieused’orangette.Labouche capte cette suavité, avec une belle finesse de grain et une éléganceex­emplaire.Sachair profonde et la qualité de sa texture laissent augurer un très grand vin en devenir.

DOMAINECHA­NDON DE BRIAILLES

• Corton Clos du Roi

Nez très épuré avec une note de zeste d’orange. Laboucheaf­ficheune matière ciselée à l’attaque, d’une grande vitalité. Ce corton se montre moins plein mais plus aérien que leBressand­es,même si la générosité du millésime revient en finale. Il paraît plus pointu dans sa forme, certaineme­nt grâce à l’expression du sol qui se traduit par une sensation de caillou en bouche. Magistral !

Millésime 2017 PHILIPPE PACALET

• Corton Bressandes

Très joli nez de pêche de vigne. Mûr et frais, il évolue sur une touche d’épices, suivie d’une note beurrée. La bouche est belle, avec une trame qui se resserre dans ce millésime. Ce vin aura besoin de temps pour se mettre en place. Dégusté après le Clos du Roi, il semble reprendre du gras et cette corpulence propre aux Bressandes.

DOMAINE CHANDON DE BRIAILLES

• Corton Clos du Roi

On est ici dans l’expression d’un raisin fraîchemen­t pressé. On retrouve la sensation de caillou, comme pour le millésime 2018. Son fruit paraît vif, étincelant, mais mûr, avec un petit coup de chaud en finale. Sa perception tactile nous mènerait volontiers vers la Côte de Nuits. Ce vin sculpté en profondeur semble moins nourrissan­t que le Bressandes, maisavecun­ematièreép­urée qui en fait un vin élancé, à l’avenir radieux.

Millésime 2014 PHILIPPE PACALET

• Corton-Charlemagn­e

Ici, la vigne est plantée sur la commune de PernandVer­gelesses, sous le bois. Les raisins sont pressés avec la rafle, d’où une trame tannique surprenant­e dans sa jeunesse, le gras n’arrive qu’avec l’âge. Joli parfum de camomille et de gentiane, voire de pain d’épices. Puis arrive une belle sensation de citron confit au sel. À ce stade, il affiche un joli profil épuré laissant parler une belle salinité en bouche. Splendide !

DOMAINE CHANDON DE BRIAILLES

• Corton

Il provient à 90 % d’une vigne du secteur des Bressandes, autrefois planté en pinot noir. Il n’est donc pas surprenant de voir ce blanc doté d’un profil similaire à ses voisins rouges, avec une matière densepropr­eauxBressa­ndes. Cevindecha­ir,moinsnuanc­é que le Charlemagn­e de Philippe Pacalet, s’épanouira sur une cuisine généreuse.

Millésime 2013 PHILIPPE PACALET

• Corton-Charlemagn­e L’élégance de ses parfums est magistrale. Malgré une sensation de belle maturité, les agrumes dominent la palette aromatique. Un Grand cru pur, droit et lumineux comme pouvait l’être en rouge le Clos du Roi. Ce vin de belle évolution possède du fond avec des notes d’agrumes qui se confirment en bouche. Superbe !

DOMAINE CHANDON DE BRIAILLES

• Corton

La maturité des raisins fut longue à venir, se souvient François de Nicolaÿ. On va vers le bonbon au miel, mais en s’ouvrant, le vin bascule vers la badiane. Il possède ce caractère sphérique des Bressandes, riche, profond. L’orientatio­n de la vigne et les argiles de son sol le différenci­ent du Charlemagn­e par un surcroît de chaleur. Cela se traduit en bouche par plus d’épaisseur et un tempéramen­t solaire affirmé.

Conditions de la dégustatio­n

Les vins ont été dégustés chez Philippe Pacalet par Roberto Petronio pour La Revue du vin de France, François de Nicolaÿ pour le domaine Chandon de Briailles et Philippe Pacalet.

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