Lachartreuse: legoûtdumystère
Les éditions Glénat et les amateurs ont de la chance. Si, en 1990, Michel Steinmetz, alors étudiant en médecine à Grenoble, n’avait pas acheté une bouteille de Grande Chartreuse jaune 1962 (Tarragone) pour célébrer ses 28 ans à Voiron, ce livre n’existerait pas.
Pourquoi ? Parce que cette bouteille a suscité un intérêt légitime chez notre jeune carabin. Car l’histoire de cette liqueur est passionnante, riche, très longue (cinq siècles) et mystérieuse. Elle voisine avec l’histoire de France : laïcité, lois anti-congrégations religieuses, expulsions, saisies, confiscations des biens des émigrés, ventes des biens nationaux… L’État encaisse.
Et la résistance des moines crée la légende : la “fuite” à Tarragone, en Espagne, la nouvelle distillerie, les nouvelles plantes, la mise en bouteilles à Marseille, etc. Et surtout, une réussite incroyable : la tarragone n’est pas une vague imitation. La preuve, aujourd’hui elle est très recherchée. Les dernières bouteilles produites datent de 1989.
Deuxremarquesenfin.Primo,seulun passionné pouvait écrire cet ouvrage. Secundo, le livre s’achève par le catalogue de datation, outil indispensable à tout amateur.
Chartreuse, guide de l’amateur de liqueur Michel Steinmetz,
19 x 28 cm, 192 p., 25 €
Éditions Glénat