CHÂTEAU CLINET 1988 Servi en Bourgogne, ce pomerol fut un enchantement
Une journée qui ne débutait pas comme les autres, où l’on a le plaisir et le privilège dedégusteraudomainedelaRomanée-Conti. NousétionsenBourgogneavecquelquesamis sommeliers.Dégustationlematin,uncérémonial immuable : d’abord les vins jeunes en fûts, puis de vieux millésimes et, en bouquet final, nous sont servis par le maître de la cave, le grand Bernard Noblet, la romanée-conti 1965 et le Grand cru montrachet 1993. Nous partions ensuite déjeuner chez l’organisateur de cette visite, le regretté Jean-Claude Pion, alors agent de la Conti. Notre hôte nous montrait un bel esprit d’ouverture, puisqu’il nous servit quelques bouteilles de Château Clinet 1988. Ce fut un enchantement, une révélation ! Ce vin était traversé jusque dans sa chair par des saveurs marquées de truffe noire d’une telle intensité ! Arômes que l’on doit à la présence dominante de merlot, dont on parlait dans les livres mais que je n’avais pas eu l’occasion de constater dans un pomerol né sur un grand terroir. Ces subtils effluves m’avaient envoûté. Cela se mariait à la perfection avec une épaule d’agneau rôtie dont j’ai encore le souvenir.
À plusieurs occasions, j’ai dégusté Château Clinet sur des millésimes plus récents et toujours constaté qu’il lui fallait quinze à vingt ans pour exprimer ces notes tertiaires si caractéristiques et si plaisantes à nos palais. Je retrouvais récemment ces notes truffées avec l’excellent fronsac Château La Rousselle 2001 et avec Château Lacroix-Lartigue (CastillonCôtes de Bordeaux), deux vins plus accessibles. C. M.