ROC DE CAMBES 1998 Ce vin m’a guidé vers la sommellerie
Ce vin marque mon entrée active dans le mondedelasommellerie,duvin.C’esten 2002quejel’aidécouvertpourlapremièrefois sur la carte d’un restaurant. Lors de mon stage de fin d’étude en mention sommellerie, alors que mon ambition de carrière était tournée vers la cuisine, je goûtais lors d’un service mon premier Roc de Cambes. Ce n’était pas le premier bordeaux que je dégustais, mais ma jeune mémoire olfactive avait comme étalon le saint-émilion Grand cru que mon père ouvrait lors du repas dominical. Malgré la goutte que j’ai pu déguster ce jour-là, le style, la patte de la famille Mitjavile m’ont littéralement transporté. Jamais, dans un bordeaux, les tanins ne m’avaient semblé aussi pulpeux, aussi tendres. Le fruité, gourmand malgré son jeune âge, avait cassé les codes et rendait l’ensemble frais et enjoué. Surprenant dans ce millésime que je ne savais pas encore austère.
L’enthousiasme a opéré et ce vin est resté gravé dans ma mémoire. Quelques mois plus tard, j’ai réussi à acquérir trois bouteilles à un prix abordable pour ma bourse de jeune travailleur et je l’ai fait goûter à mes amis amateurs. Il y avait, au-delà du plaisir renouvelé de ce vin, l’idée d’avoir déniché un cru d’exception sur une appellation peu reconnue. Cet état d’esprit m’anime encore aujourd’hui. Ce vin reste pour moi, malgré sa singularité, l’approche émotionnelle et initiatique des grands bordeaux. R. I.