Thorvald, le robot qui traite les vignes aux rayons UV
Oïdium et mildiou sont dans la ligne de mire de ce tracteur intelligent qui vient concurrencer les robots made in France dans leur pré carré.
Décidément, les robots n’en finissent pas d’investir le vignoble. En 2016, Naïo Technologies lançait Ted, qui promettait de désherber mécaniquement les rangs de vignes et les interceps de façon autonome. C’était ensuite à la société VitiBot de lancer son enjambeur appelé Bakus.
Aux dires de leurs constructeurs, ces tracteurs 2.0 présentent de nombreux avantages : ils sont fabriqués en France, ils sont 100 % électriques, dotés d’une bonne autonomie (jusqu’à 10 h) et se veulent écolos en permettant des économies en diesel. Leur faible poids évite même de trop tasser les sols.Autreatoutdansleurmanche, ils peuvent servir de pulvérisateurs “intelligents” de produits phytosanitaires, c’est-à-dire qu’ils ne traiteraient qu’à bon escient, avec des dosesmodéréesetsansrisquepour les ouvriers viticoles. Les robots viticoles made in France vont-ils se répandre dans les vignes hexagonales ?
LAPROMESSEVENUEDUNORD
C’est sans compter sur une concurrence venue du froid. L’entreprise norvégienne Saga Robotics a en effet lancé en juin 2020 la construction à grande échelle de son robot Thorvald. Lui aussi est 100 % électrique, évite le tassement des sols, mais il promet surtout de débarrasser les vignes du mildiou et de l’oïdium sans utiliser la moindre goutte de produit chimique grâce à une technologie mise au point par les chercheurs américains de Cornell AgriTech.
Le principe ? Soumettre les feuilles à de faibles doses de rayons UV (100 à 200 joules par mètre carré) pendant la nuit, au moment où les champignons y sont vulnérables. « Nos études montrent que notre traitement est plus efficace que les pesticides de synthèse, et ce sans provoquer de dommages aux feuilles des vignes » , assure David M. Gadoury, le porteur du projet. Si ces résultats venaient à se vérifier à grande échelle, ce serait une véritable révolution pour le vignoble. Les départements viticoles restent en effet les principaux utilisateurs de pesticides, provoquant de vives polémiques avec les riverains des vignes traitées, tandis que les champignons comme l’oïdium ne cessent de développer leur résistance à ces produits.
Une question reste cependant en suspend : le traitement UV aurait aussi pour effet de tuer les acariens phytophages… mais saura-t-il faire la différence entre un insecte bénéfique et un insecte néfaste à la vigne ? F. H.
C’est, en pourcentage, la chute estimée de la consommation mondiale de vin en 2020 à cause de l’épidémie de Covid-19 qui a engendré le confinement de près de la moitié de la population mondiale. Si cette baisse était effectivement confirmée d’ici la fin de l’année, ce serait la chute la plus spectaculairejamaisenregistréeparlemonde viticole depuis des décennies.