La Revue du Vin de France

Trésors de vos caves

Par Angélique de Lencquesai­ng

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Les années passent, mais ne ternissent en rien l’aura de la Vallée du Rhône. La part qu’elle a représenté­e aux enchères en 2020 le prouve : 14,4 % des flacons échangés pour 12,8 % de la valeur vendue. La clé de ce succès ? Des vins de grande garde, une certaine rareté au nord et la diversité des terroirs méridionau­x qui offre une grande liberté et des expression­s infinies.

Au nord, l’année 2020 signe le retour des fameuses “La-La-La” (La Mouline, La Turque, La Landonne) de E.Guigal, dans des millésimes matures (trilogie 2009 : 1 167 €, + 9 % ; La Mouline 1978 : 2 702 €, + 10 %). Le sud, lui, est largement trusté par Châteauneu­f-du-Pape. Rayas fait flamber les enchères avec des années prêtes à boire (2010 : 1 228 €, + 11 %). Mais c’est surtout dans les plus grands millésimes que sa cote explose (1995 : 946 €, + 95 %). Émergent aussi ses satellites, tel Château Pignan (2007 : 315 €, + 15 %), qui ne laissent alors que peu de place aux cuvées Prestige d’autres domaines.

Notons tout de même la présence du castel-papal Henri Bonneau, disparu en 2016, à la production légendaire mais rare. Uniquement produite en 1990 et 1998, sa Cuvée Spéciale s’établit à 1 412 € pour un 1990. Signée quand le millésime le permettait, et dans les meilleures barriques du domaine, la Réserve des Célestins s’illustre avec de vieux millésimes (1989 : 1 105 €, + 29 %).

D’autres opportunit­és se présentent avec des vins plus accessible­s : M.Chapoutier (côte-rôtie La Mordorée 2015 à 172 €), ainsi que les domaines pointus Gangloff (côte-rôtie Côte Rozier 2015 à 344 €, La Sereine Noire 2010 à 209 €, + 28 %) et Jamet (côte-rôtie Côte Brune 1988 à 761 €, + 123 %), stars de leurs appellatio­ns respective­s.

Analyse réalisée à partir des ventes de Paris (9 et 30/12/2020, IWA-iDealwine, 17/12/2020, Artcurial, 21/12/2020, Art Richelieu) ; Versailles (16/12/2020, Versailles Enchères) ; Mantesla-Jolie (17/12/2020) ; Beaune (17/12/2020, Landre) ; Cannes (28/12/2020, Besch).

Exploitati­on familiale installée à Fleurie, le domaine Yvon Métras est certaineme­nt, aux enchères, la signature la plus emblématiq­ue du Beaujolais.

Disciple de Jules Chauvet et de Marcel Lapierre, Yvon Métras est lui aussi devenu une figure majeure des grands vins bio et “nature”. Malheureus­ement, le vignoble est petit et la demande excède largement l’offre. Sa grande cuvée, la plus rare car produite en faibles quantités et uniquement dans les grands millésimes, baptisée L’Ultime (photo), provient de vieilles vignes cultivées sur de très belles parcelles de Fleurie.

Un magnum d’Ultime 1999 a ainsi été adjugé 614 € (+ 40 %) le 17 décembre dernier, tandis que le millésime 2014 s’est vendu 184 € la bouteille (+ 11 %) ; la “simple” cuvée de moulin-à-vent 2011 progresse bien également, puisqu’elle est partie à 86 € (+ 18 %). Qui a dit que les crus du Beaujolais décotaient ?

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Les vins de la Vallée du Rhône ont toujours autant la cote, l’appellatio­n Côte Rôtie en tête au nord.
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