Ces mini-bouteilles marchent à plein tube
Porté par la crise sanitaire et le boom des dégustations à distance, le des miniatures de vin explose. Un secteur très concurrentiel.
Du vin dans des tubes de 2 à 10 cl, cela ne fait pas rêver. Et pourtant, c’est tellement pratique que même de grandes étiquettes, tel Château Beychevelle (Saint-Julien), sont disponibles dans ces contenants.
L’idée n’est pas nouvelle, elle a été lancée en 2007 par Laurent de Crasto, fondateur de WIT France (pour wine in tube), leader historique du format 10 cl. Mais avec la pandémie, le business des vins reconditionnés en petite portion a explosé : dégustations en ligne, coffrets cadeaux… Expédiés à peu de frais, ces formats miniatures séduisent car ils permettent de maintenir les liens commerciaux après fermeture des frontières et annulation des salons professionnels.
C’est en écumant les salons vignerons que le Lyonnais Grégoire Henry, cofondateur de Vinovae, imagine en 2015 les vinottes, des mini-bouteilles de 2 cl en plastique PET, 100 % recyclable. Sa start-up accélère son développement à la faveur de la crise sanitaire, doublant son chiffre d’affaires (un million d’euros en 2020). Grégoire Henry a en effet l’idée de lancer en mai 2020 Hopwine, un salon virtuel avec dégustation réelle grâce à ses vinottes. Les vignerons exposants peuvent ainsi envoyer des échantillons à faibles coûts aux cavistes et sommeliers, leurs clients. Une initiative pérenne car sept salons virtuels sont prévus en 2021. « Dans le futur, il y aura de nouvelles applications à inventer grâce à ces échantillonnages massifs », prédit Grégoire Henry, qui s’oriente déjà vers le verre en 5 cl.
Ces mini-formats ont aussi trouvé leur place dans le secteur de la formation. Le WSET et La RVF Academy les ont déjà adoptés pour développer les cours en ligne. « En vinotte ou en tube, la qualité des vins est à 90 % identique à celle des vins conditionnés en bouteille de 75 cl », assure Pierre Villa Paleja, dégustateur à La RVF.
UN MARCHÉ ÉNORME
Il faudra du temps pour s’y habituer, mais le business est déjà énorme. Et la concurrence féroce. En perte de vitesse, WIT France aurait perdu 90 % de ses clients depuis l’arrivée, en décembre dernier, du Hollandais TUBES (5 millions d’euros de chiffre d’affaires). Avec 5 millions de tubes en 2020 et un prévisionnel de croissance de 300 % en 2021, TUBES ambitionne de créer une marque mondiale, avec une chaîne de conditionnement par continent. La première sera implantée à Bordeaux. Aux commandes, un pionnier du secteur : Laurent de Crasto. Tous les coups sont permis !
MARS 2021 -