Seconds vins : le verdict de notre dégustation
Haut-Médoc DIANE DE BELGRAVE
Château Belgrave (Cinquième cru classé)
Ce vin s’appuie fortement sur le merlot avec une recherche de gourmandise et de rondeur. C’est le cas du 2012 très agréable et posé, prêt à boire. Ce côté merloté est encore plus marqué dans un 2011 plus évolutif, avec des notes truffées et une bouche plus stricte. À boire. Entre 15 et 18 € le 2018 2012 : 87/100 2011 : 88/100
LA CLOSERIE DE CAMENSAC
Château de Camensac (Cinquième cru classé) Composé à 80 % de merlot, le 2011 est très tendre, un peu fluide et évolutif, mais agréable. Il finit un peu court. Sans doute a-t-il été plus gourmand dans sa jeunesse. Il faut le boire sans tarder. Le 2010 est bien plus construit et dense, avec une évolution agréable, une touche de truffe, de cuir et un volume plaisant. 11,75 € le 2018
2011 : 86/100 2010 : 87/100
LES ALLÉES DE CANTEMERLE
Château Cantemerle (Cinquième cru classé)
Vinifié avec les jeunes vignes du domaine, Les Allées de Cantemerle conserve totalement l’esprit du second vin, assumant de se livrer rapidement. Le 2009 fatigue d’ailleurs un peu, basculant dans des arômes tertiaires et giboyeux, avec un petit côté cuit. Il aurait dû être bu. Le 2010 est d’une tout autre tenue, avec un fruit qui demeure net, vif et agréablement acidulé. Très en place et délicieux aujourd’hui.
Un vin friand. 15 € le 2016 2010 : 88/100 2009 : 85/100
LES HAUTS DE LYNCH-MOUSSAS
Château Lynch-Moussas (Cinquième cru classé)
Voilà une particularité, car le château Lynch-Moussas, en appellation Pauillac, produit son second vin en appellation Haut-Médoc. Le cru possède en effet quelques parcelles dans cette appellation qu’il ne peut intégrer au grand vin. Les Hauts de Lynch-Moussas est donc composé de raisins situés à Pauillac et en HautMédoc. Le 2011 est toujours marqué par son élevage, un boisé trop appuyé qui assèche la finale. C’est dommage, d’autant que la matière est agréable et la finale fraîche. Le millésime 2003 se tient, quant à lui, très bien. Il révèle un beau volume en bouche et une admirable netteté des arômes, dans un registre d’évolution noble. Un vin en place qui tient très bien à l’air. 12,50 € le 2017 2011 : 87/100 2003 : 89/100
MOULIN DE LA LAGUNE
Château La Lagune (Cinquième cru classé)
Ce second vin est issu du même terroir que le grand vin et vinifié dans un esprit très proche. Le millésime 2010 est d’une fraîcheur étonnante avec un nez de fruits noirs très agréable. La bouche est sérieuse, concentrée, longue, l’ensemble se rapproche davantage d’un grand vin que d’un second. Même remarque pour le 2006 qui arrive tranquillement à maturité et qui impressionne. La bouche est savoureuse, gourmande, avec des tanins de soie. À boire sans se presser. 30 € le 2015 2010 : 91/100 2006 : 90/100
Margaux ALTER EGO
Château Palmer (Troisième cru classé) Thomas Duroux, directeur de l’illustre troisième cru classé de Margaux, insiste : « Alter Ego n’est pas un second vin, mais une expression à part entière de terroirs différents ». En clair, le cru vit sa vie, sans dépendre du grand vin. Son expression est néanmoins assumée comme une vision relativement souple et accessible, avec un potentiel plus rapidement atteint. Dans les deux grands millésimes dégustés que sont 2009 et 2010, le vin atteint tout doucement son potentiel. Plus enrobé et chaleureux, le 2009 commence à se livrer avec bonheur, avec une touche crémeuse en finale. Le 2010 se campe davantage sur ses très nobles tanins. Osons avancer qu’il ira plus loin… Env. 70 € le 2017 2010 : 93/100 2009 : 92/100
AURORE DE DAUZAC
Château Dauzac (Cinquième cru classé) Aurore de Dauzac, sélection parcellaire spécifique, a été créée en 2013. Le millésime est très compliqué et il en subit les conséquences. Le vin est très souple, sans défaut, mais avec le côté très fluide de l’année. Il faut le boire. 22,10 € le 2018 2013 : 87/100
BLASON D’ISSAN
Château d’Issan (Troisième cru classé)
À l’ouverture, le 2012 se révèle assez ramassé, avec une bouche qui demeure compacte et des tanins encore un peu carrés en finale. Le vin s’ouvre à l’air et prend alors un côté plus suave.
De longueur moyenne. Le 2010 se montre plus épais, avec un fruité qui demeure vif en milieu de bouche et des tanins là aussi encore un peu stricts. Rien ne presse pour le boire. 28 € le 2018
2012 : 86/100 2010 : 88/100
BRIO DE CANTENAC BROWN
Château Cantenac Brown (Troisième cru classé)
Très peu évolué, le 2010 est un vin encore fougueux et vif, avec un joli potentiel et une finale acidulée. Il faut encore l’attendre un peu. D’ici là, on pourra se régaler avec le 2009, plus rond et merloté. Un vin aux tanins suaves et à la bouche gourmande : ce que l’on attend d’un second vin à maturité. 29,90 € le 2018
2010 : 89/100 2009 : 89/100
GASSIES
Château Rauzan-Gassies (Deuxième cru classé)
Issu des jeunes vignes de la propriété, Gassies défend une approche immédiate et fruitée, à consommer jeune. Le 2010 est arrivé à maturité, c’est un vin très souple, fluide et peu concentré. On lui accorde un côté digeste et plaisant. Le millésime 2009 se révèle plus volumineux et charnu, avec
une jolie rondeur crémeuse. 25 € le 2018
2010 : 86/100 2009 : 87/100
INITIAL DE DESMIRAIL
Château Desmirail (Troisième cru classé)
Ce second vin est construit avec les jeunes vignes du château. Nous n’avons dégusté que le 2012, très assis sur les cabernet-sauvignon (56 %). Avec un degré alcoolique très modéré (12°), il se montre digeste, fin et très suave. Ouvert, agréable et franc : tout ce que l’on demande à une seconde étiquette. Entre 21 et 25 € le 2018 2012 : 88/100
JACQUES BOYD
Château Boyd-Cantenac (Troisième cru classé)
Ce second vin est dans la lignée de son grand frère : une matière veloutée enrobée par un élevage appuyé. C’est le cas du 2012 aux notes de vanille et à la bouche délicate et souple. Il faut encore l’attendre un peu. Dans ce millésime compliqué que fut 2007, le cru s’en sort bien. Le vin a de la vigueur, une
légère touche végétale noble, de l’énergie toujours vivace et une belle élégance. Il termine sur des tanins bien fondus.
26 € le 2018 2012 : 89/100 2007 : 88/100
LA COURONNE DE MARQUIS DE TERME
Château Marquis de Terme (Quatrième cru classé)
On retrouve ici l’esprit du grand vin, avec davantage de souplesse en bouche, mais toujours un élevage assez marqué. L’ensemble est agréable, avec toutefois une petite dureté tannique en finale. Avec une proportion bien plus élevée de cabernet-sauvignon, le 2010 est plus droit et séveux. Extrait et dense, il semble en avoir encore sous le pied… Il faut espérer qu’il ne séchera pas. Env. 25 € le 2018
2011 : 86/100 2010 : 88/100
LA DAME DE MALESCOT
Château Malescot SaintExupéry (Troisième cru classé) Conforme au style du grand vin, La Dame de Malescot,
composé à 60 % de merlot, affiche une bouche bien mûre, charnue et charmeuse. Ce 2012 est très agréable, bien en place et équilibré, avec un côté séduisant indéniable. À boire sans trop se presser. Le 2010 offre un nez mentholé très mûr et une bouche sérieuse qui n’a pas encore révélé tout son potentiel. Le vin est dense, campé sur de beaux tanins racés. Il doit encore finir de se mettre en place.
Entre 23 et 25 € le 2018 2012 : 90/100 2010 : 91/100
LA SIRÈNE DE GISCOURS
Château Giscours (Troisième cru classé)
D’un style rond et immédiatement charmeur, La Sirène est un vin à boire idéalement entre cinq et dix ans, en témoigne un 2011 de belle tenue, bien enrobé et flatteur. Le 2005 apparaît plus évolué, avec une pointe lactique et une bouche qui déploie des notes tertiaires. Il arrive en bout de course. 25,95 € le 2018 2011 : 88/100 2005 : 86/100
LES HAUTS DU TERTRE
Château du Tertre (Cinquième cru classé)
Comme c’est souvent le cas pour le grand vin, la proportion de cabernet franc est ici élevée (40 % dans le 2010). Le 2011 est agréable, juteux, encore un peu strict, mais avec un joli fond. Un vin de table dont il faut accompagner la finale tannique.
Le 2010 est bien plus sérieux et surtout plus intense, avec un beau milieu de bouche mûr et dense. La finale est sapide, juteuse et racée, avec des tanins nobles. 21,75 € le 2018
2011 : 87/100 2010 : 90/100
PAVILLON ROUGE DU CHÂTEAU MARGAUX
Château Margaux (Premier cru classé) Château Margaux fut l’un des tout premiers châteaux à produire un second vin au début du XXe siècle. Ce 2010 représente 38 % de la récolte, soit le même volume que le grand vin. Les grands cabernets de Margaux (66 %) parlent et lui donnent une fantastique profondeur et une classe à part. Somptueux tanins de velours au grain très fin et surtout immense allonge. Le passage en carafe est indispensable pour en tirer tout le potentiel. Env. 220 € le 2018
2010 : 93/100
SÉGLA
Château Rauzan-Ségla (Deuxième cru classé)
Ce second vin ne cache pas ses ambitions. Il est, à l’image du premier, solide et apte à une belle garde. Le 2009 est en pleine forme, rond et voluptueux en bouche, avec une jolie structure et une définition tannique tout en élégance ; un solide client. Le 2012 est encore dans une phase jeune et gourmande, mais déjà irrésistible. Tous deux en ont encore sous le pied. 49 € le 2018
2012 : 90/100 2009 : 92/100
Saint-Julien CONNÉTABLE TALBOT
Château Talbot (Quatrième cru classé)
Cette marque bien connue des amateurs est très fiable et régulière depuis quelques années. Ce 2010 est bien en place, agréable et élégamment fruité. Un vrai vin de plaisir immédiat et bien fondu. Délicieux. Le 2008 a aussi conservé de la vigueur, même s’il se montre évidemment un peu moins ample. Porté par un fruit juteux et une pointe acidulée en finale, il est parfait à boire. Entre 25 et 27 € le 2018 2010 : 90/100 2008 : 89/100
DULUC DE BRANAIRE-DUCRU
Château Branaire-Ducru (Quatrième cru classé)
Clin d’oeil au nom d’origine de la propriété, Branaire Duluc, ce second vin a considérablement progressé ces dernières années dans le sillage du grand. Le 2011 est à boire, tendre et souple en bouche, mais de bonne tenue. Le 2010 bénéficie de la puissance du millésime, avec une belle structure, un milieu de bouche solide et des tanins au beau soyeux. À boire sans se presser. 28 € le 2016
2011 : 88/100 2010 : 89/100
ESPRIT DE SAINT-PIERRE
Château Saint-Pierre (Quatrième cru classé) Élaboré avec les jeunes vignes de la propriété, Esprit de SaintPierre se veut gourmand, souple, comme l’est le 2009, toujours bien vigoureux et juteux. Il est prêt à boire. Très en fruit, le 2012 possède un bel éclat et de jolis tanins. 27,90 € le 2015
2012 : 89/100 2009 : 89/100
LA CROIX DUCRU-BEAUCAILLOU
Château Ducru-Beaucaillou (Deuxième cru classé)
La Croix Ducru-Beaucaillou partage avec le grand vin Ducru-Beaucaillou cette alliance entre puissance, raffinement et soyeux dans sa texture. Un vin qui ne cache pas ses ambitions, même s’il se montre plus rapidement accessible. Une dizaine d’années de garde semble lui convenir à merveille, comme le montre le 2009, fringant, gourmant et suave, doté de tanins au toucher subtil. Avec un petit supplément d’éclat, une bril
lance un rien plus perceptible dans le fruit, le 2010, plus dynamique aussi, semble parti pour un bel avenir. 49 € le 2018 2010 : 93/100 2009 : 91/100
LA RÉSERVE DE LÉOVILLE BARTON
Château Léoville Barton (Deuxième cru classé)
Les vins de Léoville Barton se caractérisent par leur raffinement et le croquant juteux de leur fruit, avec des tanins très soyeux. Le second est dans la même veine, avec moins de densité. 2011 est très en place, encore frais et acidulé. Plus intense, 2009 est un régal, avec une structure très fondue et une harmonie séduisante. Ils sont à boire si l’on veut profiter de leur joli tonus. Entre 38 et 40 € le 2018 2011 : 89/100 2009 : 91/100
LE PETIT LION DU MARQUIS DE LAS CASES
Château Léoville Las Cases (Deuxième cru classé)
Afin de permettre au Clos du Marquis de vivre sa vie indépendamment, le château a créé Le Petit Lion avec le millésime 2007 avec le statut de second vin. Il reçoit les jeunes vignes du célèbre clos, avec une proportion moindre de cabernet-sauvignon que le grand vin. Le Petit Lion est évidemment plus approchable, mais il faut quand même savoir faire preuve de patience. Le 2009 est encore d’une jeunesse impressionnante, une boule de fruit énergique et dense loin d’avoir tout livré. Carafage obligatoire. Idem pour le 2010 qui ajoute un soupçon d’éclat et s’appuie sur davantage de cabernet (52 %). Impressionnant de densité et de profondeur, avec des tanins très imposants. Un vin racé digne de se comparer à bien des crus classés. Env. 60 € le 2018 2010 : 94/100 2009 : 93/100
PAVILLON DE LÉOVILLE POYFERRÉ
Château Léoville Poyferré (Deuxième cru classé)
L’étiquette a été créée au début des années 2000 pour clarifier la position de Moulin Riche, un cru à part entière. Second vin au sens strict du terme (issu des jeunes vignes), Pavillon partage le style flamboyant de son grand frère, avec une rondeur plus assumée. Le duo 2012 et 2011 est en grande forme, avec une pointe de charme supplémentaire pour le 2012 et un peu plus de droiture pour le 2011. 39 € le 2016
2012 : 90/100 2011 : 90/100
SARGET DE GRUAUD LAROSE
Château Gruaud Larose (Deuxième cru classé)
Tendu et porté par une bouche un peu stricte, le 2012 affiche une trace végétale, mais aussi une bonne intensité. Avec une note sauvage au nez, le 2010 est le témoin d’une autre époque pour le cru. Moins précis que la production actuelle du château. À boire. 30 € le 2018 2012 : 86/100 2010 : 87/100
FLEUR DE PÉDESCLAUX
Château Pédesclaux (Cinquième cru classé)
Cette seconde étiquette a été créée avec le rachat du château en 2009 par la famille Lorenzetti. Elle suit évidemment les progrès réalisés par la propriété depuis. Le 2012 est un vin agréable, mais marqué par un élevage soutenu. En demi-corps, il termine sur des notes de boisé. Les derniers millésimes sont plus aboutis. 21 € le 2018
2012 : 86/100