La Revue du Vin de France

Les seconds vins du Médoc face au temps

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LACOSTE-BORIE

Château Grand-Puy-Lacoste (Cinquième cru classé)

Belle surprise que ce LacosteBor­ie 2000 au profil classique et noblement évolué. La bouche est bien en place, avec une pointe de cèdre, et des tanins fondus et légèrement crémeux. Entre 30 et 35 € le 2018

2000 : 90/100

LE PETIT MOUTON DE MOUTON ROTHSCHILD

Château Mouton Rothschild (Premier cru classé)

Mouton Rothschild a bien évidemment toujours écarté les lots qui n’étaient pas dignes d’entrer dans le grand vin, mais la création du second vin, Le Petit Mouton, est récente : elle date de 1993. La proportion de merlot est bien sûr plus importante que dans le grand vin, qui s’appuie de plus en plus sur ses cabernets. Le millésime 2008 de Petit Mouton mérite une aération pour s’exprimer au mieux. On retrouve au nez les notes typiques de fumé qui signent aussi le grand vin. La bouche se déploie avec une belle générosité et du volume. Il termine très droit et racé. Le 2009 a lui aussi besoin d’air pour se déployer, il affiche alors une bouche crémeuse et flamboyant­e, avec un volume spectacula­ire et une tenue qui signe un grand vin racé.

Entre 290 et 320 € le 2018

2009 : 93/100 2008 : 92/100

LES FORTS DE LATOUR

Château Latour (Premier cru classé)

Avec un parcellair­e et une vinificati­on dédiés, Les Forts de Latour n’est plus, à proprement parler, un second vin, mais un cru à part entière intimement lié à Latour. Il partage d’ailleurs avec son illustre compagnon un indéniable potentiel de garde, comme le démontrent les deux vins dégustés. Il faut d’ailleurs quelques bonnes minutes d’aération au 2000 pour se livrer totalement. Un peu serré au départ, il libère ensuite toute sa classe. Ultra-médocain (65 % de cabernet-sauvignon), il possède la sève des plus grands, avec des notes de cèdre, de cuir et une allonge fraîche et longiligne. Avec le millésime 1970, nous entrons dans l’univers des vins anciens magnifique­ment patinés par le temps. Le vin est superbe de distinctio­n, de finesse et d’équilibre, avec une définition aromatique complexe : cèdre, tabac, épices, fleurs séchées…

180 € le 2014

2000 : 93/100 1970 : 92/100

LES HAUTS DE PONTET-CANET

Château Pontet-Canet (Cinquième cru classé)

Avec la conversion en biodynamie de la propriété, la production de second vin a été progressiv­ement réduite, puis arrêtée. En 2008, il ne représenta­it que 20 % du volume. Un vin d’une très belle tenue, avec un grain particulie­r, légèrement poudré. L’ensemble est très équilibré et digeste, avec une jolie finale sur les fruits rouges et, surtout, il prend un volume considérab­le à l’air. Production arrêtée

2008 : 92/100

RÉSERVE DE LA COMTESSE

Château Pichon Longuevill­e Comtesse de Lalande (Deuxième cru classé) Désormais baptisé Pichon Comtesse Réserve, ce second est une marque forte qui fait honneur au grand vin. Le 2010 est encore montant, il se révèle à l’air et déploie alors des notes pauillacai­ses classiques, avec des tanins présents mais enrobés et un fruit juteux. Une bouteille à garder encore quelques années. Le 2008 est prêt, suave, porté par un joli fruité, et une bouche fine et crémeuse. 48 € le 2018 2010 : 92/100 2008 : 90/100

Saint-Estèphe LA DAME DE MONTROSE

Château Montrose (Deuxième cru classé)

Si Montrose est connu pour élaborer des vins de très longue garde qui mettent parfois du temps à se faire, La Dame offre une approche plus accessible grâce à une touche veloutée et merlotée plus marquée. Élaborés sous l’ère des précédents propriétai­res, les Charmolüe, les deux vins dégustés font montre d’une belle tenue. Le 2000 est doté d’une jolie fraîcheur, avec une petite pointe lactique qui signe son élevage. La bouche est séduisante, bien en place et gourmande. Le 2005 est impression­nant de jeunesse, avec une robe à peine tuilée et un nez serré de fruits noirs. La bouche est massive, musclée et d’une très belle race. On peut encore lui laisser quelques années. 47 € le 2018

2000 : 90/100 2005 : 91/100

LE MARQUIS DE CALON SÉGUR

Château Calon Ségur (Troisième cru classé)

Avec un grand vin très marqué par le cabernet, la propriété a fait le choix de privilégie­r le merlot dans l’assemblage du second. Il en résulte un vin bien plus accessible et surtout très charmeur. 2012 en est l’illustrati­on ; c’est une belle gourmandis­e tout en fruit et en suavité, avec des tanins soyeux et une finale juteuse. Le 2009 est un peu plus anguleux, avec une jolie matière, mais un peu moins de suavité. Il est à boire. 32 € le 2018

2012 : 90/100 2009 : 88/100

PAGODES DE COS

Château Cos d’Estournel (Deuxième cru classé)

Dans un style qui rappelle celui du grand vin, le 2012 est flamboyant, doté d’une belle matière généreuse et équilibré, avec une belle sève et des tanins très intégrés. Le grain est fin, le vin s’étire bien. Aucune urgence à le boire. Le 2010 est spectacula­ire, avec une profondeur digne d’un grand vin et qui signe le terroir. Une bouteille de grande volée, à l’équilibre digeste et aux tanins nobles. 42 € le 2018

2012 : 92/100 2010 : 94/100

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On retrouve au nez de Petit Mouton les notes typiques de fumé qui signent le grand vin de Mouton Rothschild.

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