La Revue du Vin de France

Isabelle et Vincent Goumard

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L’une est née à Marseille, l’autre à Paris. Isabelle et Vincent Goumard font des études dans une grande école de commerce et se destinent à la finance et au management avant de basculer dans la viticultur­e sur ce domaine des Terrasses du Larzac. Le couple y a démontré avec éclat que la passion pouvait mener à l’excellence.

Ici, les fermentati­ons se font en cuves inox, ou béton, et démarrent sur des levures indigènes sélectionn­ées par une faible dose de soufre.

Dégustée à table, la très rare cuvée Paroles de Pierres 2018 (97/100), issue de chenin, grenache blanc, roussanne et petit manseng, affiche un profil plus sudiste, avec un élevage plus long en demi-muids. C’est un beau vin de chair, à la générosité bien balancée par une fraîcheur inhérente au terroir et aux pratiques. Comme L’Étincelle, Paroles de Pierres ne fait pas sa fermentati­on malolactiq­ue, mais ce dernier demande un peu plus de garde et de recul pour se dévoiler entièremen­t.

UN FORT ACCENT MÉDITERRAN­ÉEN

Côté vins rouges, la cuvée Terre de Jonquières 2018 (94/100), autrefois L’Infidèle de Pierre Jullien, a gardé le même concept, à savoir l’assemblage des onze parcelles du domaine, la véritable identité du mas. Avec 30 % de syrah, 25 % de cinsault, plus du grenache, du mourvèdre et du carignan – les deux terroirs sont assemblés –, cette cuvée présente un nez sur le fruit noir frais, avec des notes épicées, poivrées, une touche d’herbes sèches aromatique­s qui sait rester bien fondue. La jolie bouche est lisse et bien tendue, avec des tanins soyeux, bien intégrés grâce à un élevage respectueu­x qui dévoile une maturité phénolique accomplie.

Avec des cuvées issues de microparce­lles, Vincent Goumard ne sacrifie pas à la mode mais désire mettre en avant son patrimoine de vieilles vignes. Le Feu Sacré 2018 (94/100) est issu de 70 % de très vieux grenaches de la partie argilo-calcaire, complétés de 20 % de carignan et 10 % de cinsault, dans la plus pure tradition locale. La cuvée dévoile un superbe nez fruité marqué par le cacao du grenache, avec de la fraise très mûre, des notes minérales et de garrigue, avec une belle architectu­re, des tanins qui encadrent l’ensemble dans un style méditerran­éen affirmé, l’équilibre en prime.

Les Fragments 2018 (95/100) met en valeur le terroir caillouteu­x et assemble 70 % de vieilles syrahs, 20 % de mourvèdre et 10 % de cinsault. Son aromatique est bâtie sur des notes de cuir, de fruits confits, une touche florale subtile, dans un registre plus nordique. La bouche est expressive, complexe, avec un fruité épicé. Le vin finit profond et poivré avec un beau tonus (le carignan n’y est pas étranger) et de la finesse. À attendre bien sûr. •

Le domaine en détail

Appellatio­ns :

Terrasses du Larzac,

IGP Saint-Guilhem-le-Désert.

Surface : 16 hectares.

Sols : argilo-calcaires sur cailloutis.

Cépages rouges : grenache, carignan, cinsault, syrah, mourvèdre.

Cépages blancs : grenache blanc, roussanne, chenin, petit manseng, carignan blanc, viognier.

Viticultur­e : biodynamie.

Production : 45 000 à

50 000 bouteilles par an.

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