La Revue du Vin de France

Nicolas Feuillatte et Castelnau accélèrent leur fusion

Dans une Champagne en crise, les coopérativ­es trop nombreuses doivent se regrouper pour vivre. Le géant Feuillatte et Castelnau montrent la voie.

- Sophie Claeys lachampagn­edesophiec­laeys.fr

Depuis quelques mois, la rumeur d’un rapprochem­ent entre deux des plus importante­s coopérativ­es de Champagne enflait. L’annonce en début d’année de l’associatio­n du Centre vinicole-Champagne Nicolas Feuillatte (CV-CNF) et de la Coopérativ­e Régionale des Vins de Champagne (Champagne Castelnau) n’a donc pas provoqué de séisme. Dans ce contexte difficile pour la Champagne, elle semble même stratégiqu­e.

TROP DE COOPÉRATIV­ES

S’il est accéléré par la crise sanitaire liée au Covid-19, ce type de rapprochem­ent répond à un problème structurel : le trop grand nombre de coopérativ­es champenois­es. Plus ou moins importante­s, commercial­isant leurs bouteilles sous une marque ou non, elles sont 132 selon les derniers recensemen­ts.

La Fédération des Coopérativ­es Vinicoles de la Champagne incite d’ailleurs ces caves, surtout les coopérativ­es de pressurage, à se regrouper. Trop de frais de fonctionne­ment et un marché atone pénalisent ces structures souvent peu préparées à la crise sanitaire. Témoin la puissante Cogévi à Aÿ, une grande coopérativ­e champenois­e, qui, entre licencieme­nts, résultats en berne, démission du président… traverse une forte zone de turbulence­s.

Dans un tel contexte, se regrouper permet de survivre, mais aussi de progresser. Grâce à sa future union, Nicolas Feuillatte va devenir l’un des plus grands acteurs champenois, pas tant au niveau de la commercial­isation (même si la marque produit plus de dix millions de bouteilles par an), ni même en tant que propriétai­re de vignes en propre (Nicolas Feuillatte en possède peu), mais en termes d’approvisio­nnements en raisins, le nerf de la guerre en Champagne.

De fait, Nicolas Feuillatte, fort de 2 255 hectares (union de 72 coopérativ­es et 5 000 vignerons), recevrait en dot les 800 hectares (23 coopérativ­es et 750 vignerons) de la Coopérativ­e Régionale des Vins de Champagne. Avec un peu plus de 3 000 hectares, ce projet de fusion placerait Nicolas Feuillatte en seconde position, derrière Moët Hennessy Champagne Services qui dispose d’un approvisio­nnement de plus de 5 000 hectares.

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Si elle est validée en juin, cette fusion fera de Nicolas Feuillatte le deuxième plus gros acteur champenois.

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