La Revue du Vin de France

Samuel Montgermon­t : oui aux vins plus souples

Le président du puissant négoce rhodanien part à la reconquête des amateurs français. En prônant des vins moins extraits et concentrés.

- B. S.

Branle-bas de combat à la puissante Union des maisons de vins du Rhône (UMVR), interprofe­ssion du négoce rhodanien. À peine nommé président, Samuel Montgermon­t (Les Grandes Serres, Châteauneu­f-du-Pape) recevait fin mars le ministre délégué chargé du commerce extérieur, Franck Riester, pour le sensibilis­er à cette réalité : les taxes Trump ont été une catastroph­e pour le négoce du Rhône. « Nous avons perdu un tiers de nos expédition­s sur l’un des marchés les plus dynamiques du monde », résume celui qui succède à Étienne Maffre, en poste depuis six ans.

Déjà vice-président de l’UMVR (et titulaire à InterRhône), Samuel Montgermon­t, rocker à ses heures, connaît la musique. Il poursuivra le travail de fond mené depuis des années. « Ma première mission est de continuer à améliorer la perception de notre métier auprès du public français », explique-t-il. L’image des vins de négoce est moins valorisée que celle des vignerons. Les négociants rhodaniens exportent pourtant avec succès aux quatre points cardinaux.

Rappelons que E.Guigal est la marque de vin français la plus connue au monde.

Selon le nouveau président, une vision « circulaire » est vitale. « Un cercle économique vertueux qui ferait travailler ensemble tous les acteurs de la filière », énonce-t-il en pensant aux maisons, domaines, coopérateu­rs, aux activités en croissance comme l’achat de raisins par le négoce.

LE GRENACHE, NOTRE IDENTITÉ

Un de ses chevaux de bataille : assumer le caractère charpenté des vins du Rhône. « Le grenache fait des degrés élevés, c’est notre identité. Dans les années 1930, un châteauneu­f titrait déjà plus de 14,5° », relève-t-il. En revanche, Samuel Montgermon­t aimerait bien que les acteurs lâchent un peu la bride sur les rendements pour obtenir des vins plus souples, moins concentrés. Il prône un retour aux rendements des appellatio­ns : 35 hl/ha pour les crus, 40 pour les villages, 50 pour les régionaux…

Autre avantage : avoir plus de vins permettra de mieux faire face aux aléas économique­s. A-t-il eu le temps d’expliquer tout ça au ministre ?

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« Nous sommes allés trop loin dans la surmaturit­é », reconnaît Samuel Montgermon­t.

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