La Revue du Vin de France

Champagne

- Par Alexis Goujard et Olivier Poussier

Faut-il attendre la fin de la pandémie du Covid-19 pour boire du champagne ? L’image de fête et de liesse associée aux belles bulles champenois­es leur joue des tours depuis un an. Si bien que leurs expédition­s ont largement diminué. Notre sélection tient à rendre le champagne plus populaire. Au-delà des marques internatio­nalement connues et des vignerons à la microprodu­ction inabordabl­e, la Champagne regorge de délicieuse­s cuvées à moins de 30 euros. « Trente euros, c’est un certain prix ! », direz-vous. Certes mais c’est le prix à payer pour encourager les vignerons à adopter une viticultur­e plus respectueu­se, à investir dans du matériel de cave pour respecter le vin et, un élément essentiel propre à la région, à financer le temps de vieillisse­ment du champagne sur lattes avant sa commercial­isation.

Rappelons les durées minimum d’élevage en cave : quinze mois pour un brut sans année, trente-six mois pour un millésimé. Un temps bénéfique que les vignerons ambitieux prolongero­nt afin que la bulle s’affine encore et que le champagne se pose, gagne en gras et en complexité aromatique. Vous l’aurez compris, pas question de trouver dans notre sélection des champagnes de marques de distribute­urs faits avec des jus de seconde main et vendus moins de 15 euros.

LAISSEZ VOS CHAMPAGNES REPOSER UN OU DEUX ANS EN CAVE !

Un ou deux ans de plus dans votre cave feront le plus grand bien à ces champagnes, notamment aux bruts et extra-bruts construits autour d’une base de 2018 ou 2016 ; ils n’en seront que plus aboutis.

Nous vous proposons aussi quelques cuvées millésimée­s. À moins de 30 euros, il faut avouer qu’il y a peu d’élus. Parmi les années à retenir, les 2016 commencent à sortir des caves, et séduisent déjà par leur concentrat­ion et leur finesse, mais pas de précipitat­ion pour les déboucher. Les 2014 sont aujourd’hui parfaiteme­nt équilibrés, d’un classicism­e fin et frais, particuliè­rement en blanc de blancs. 2013 pousse encore plus loin ce registre ciselé et tendu. Attention à la dureté de certains. Dans un profil de très bonne concentrat­ion, les 2012 sont vineux et posés, en pleine harmonie. 2015 reste un millésime décevant avec ses accents terreux et végétaux. •

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