Merci au Québec, il a bien aidé le vin français
Pendant le Covid-19, les Québécois n’ont jamais arrêté d’acheter et de boire des vins français. Champagne pour la SAQ, qui fête son centenaire !
Le Québec a-t-il sauvé la mise d’une partie des vignerons français pendant le premier confinement ? En
2020, les ventes de vins et spiritueux français ont réalisé un chiffre d’affaires record :621 millions d’euros. En plein Covid-19, la SAQ a continué d’acheter, ce qui a permis aux vignerons français affectés par la fermeture des bars et restaurants de tenir le coup. « Nous avons vendu davantage de vins à la SAQ en 2020, car là-bas tout était fermé sauf leurs magasins et ils ont cartonné, se souvient Jean-Sébastien Marionnet du domaine Henry Marionnet, en Sologne. On est heureux et fiers de travailler avec eux. »
C’est donc le moment de tirer un coup de chapeau à la SAQ, qui fête justement son centenaire. Tout démarre en 1919 : tandis que la prohibition frappe les États-Unis, les douze provinces canadiennes votent par référendum : l’alcool continuera-t-il à être légal ou non ? Le oui l’emporte au Québec. La vente d’alcool reste autorisée, mais pas libre : l’activité est confiée à un monopole d’État. En 1921, le premier magasin de la Commission des liqueurs (l’ancêtre de la SAQ jusqu’en 1961) ouvre ses portes.
Dès l’origine, les liens culturels, politiques et économiques entre Québec et l’Hexagone permettent aux vins français d’occuper une place de choix dans le coeur des habitants de la Belle Province. « Nous sommes 8 millions de francophones entourés par 30 millions d’anglophones, rappelle Gilles Goulet, directeur France à la SAQ. Pour se rapprocher de vous, dès 1923, nous avons installé un bureau à Paris afin d’établir des relations avec les producteurs, sélectionner et déguster leurs vins. » Les prix de vente des grands crus bordelais avant guerre font d’ailleurs rêver : Margaux et Lafite à 1,75 dollar canadien et Haut-Brion à 3,75 dollars canadiens !
L’histoire d’amour entre les Québécois et les vins français continue. Nos cousins d’Amérique boivent chaque année 75 % des vins français importés au Canada. 1 500 producteurs français sont référencés à la SAQ, avec un boom de la Bourgogne ces temps-ci. « Nous commerçons avec les plus grands : La Romanée-Conti, Rousseau, Ponsot, etc. Tous… sauf CocheDury chez qui nous n’arrivons pas à décrocher la moindre allocation », révèle Gilles Goulet. Voilà, c’est dit !