L’Aitonnement, une mondeuse hors de prix ?
Après avoir lu votre article consacré au domaine L’Aitonnement en Maurienne, un « grand vigneron de demain » dites-vous (La RVF n° 647, février 2021), je suis allé sur le site du domaine. Et là, sauf erreur, j’ai constaté que le producteur vend sa mondeuse 35 € la bouteille. Pour moi, c’est hors de prix pour une mondeuse. Même le caviste Lavinia la vend moins cher. Et celle des Fils de Charles Trosset se vend entre 13 et 15 € selon les années. Je crains qu’au prix de 35 €, l’ami Maxime Dancoine n’en vende pas et fasse rapidement faillite. Je précise que ma femme est savoyarde et mauriennaise, et que j’adore la mondeuse, surtout celle de Trosset.
B. Luciani ab.luciani@orange.fr
La RVF. Cher M. Luciani, je partage pleinement votre enthousiasme pour les mondeuses de Louis Trosset. Je pense en revanche qu’il ne faut pas cantonner la mondeuse à une obligation de modestie, au pittoresque d’une spécialité locale sympathique mais peu exportable. L’ambition stylistique et tarifaire de certaines cuvées, même si elle n’est pas toujours justifiée, va dans le sens de l’affirmation de ce cépage, favorisé, révélé même, par l’évolution climatique des derniers millésimes. La mondeuse est identitaire, certes, mais ses expressions les plus fines et les plus profondes font indéniablement partie des grands vins de France et du monde. L’avenir lui appartient, en monocépage ou au coeur d’assemblages (avec d’autres cépages autochtones comme le persan ou la douce noire) renouant avec la tradition vigneronne savoyarde. Bien à vous. Pierre Citerne