Les actus du vin
Accueillir, aider et conseiller une cinquantaine de jeunes pousses innovantes dans le secteur du vin. Voilà le projet original né à Bordeaux où les dossiers de candidature affluent. Une première mondiale.
Première à Bordeaux : un incubateur pour start-up du vin Cyclistes professionnels, ils prennent le virage des tanins Annecy : la vigne renaît sur les très chics rives du lac Bordeaux : un “Davos du vin” à la place de Vinexpo ? Les vignes semi-larges divisent la Champagne
C’est le tout premier incubateur au monde dédié aux start-up de la vigne, du vin et de l’oenotourisme. Un projet résolument optimiste installé au château Le Sartre, l’une des propriétés de Bernard Magrez à Léognan, à côté de Bordeaux.
Lancé sur le réseau social pro Linkedin avec un succès immédiat, cet incubateur aide les porteurs de projets, soit à créer une start-up sur une idée innovante ou disruptive (niveau “Cépages”), soit à la faire grandir en se formant au métier de chef d’entreprise (niveau “Primeurs”), soit les conseille dans leur développement commercial et leurs levées de fonds (niveau “Millésimes”).
24 MOIS DE SOUTIEN
La première promotion réunit 33 jeunes pousses « motivées et très adaptables », explique Sébastien Labat, responsable du programme, qui espère en avoir 50 à la fin de l’année. « Leur projet doit répondre de manière inédite à une problématique précise », poursuit le jeune homme. Et ce pendant six à vingt-quatre mois grâce au groupe Magrez qui a créé et finance l’opération baptisée “Bernard Magrez Start-Up Win” sans prise de participation au capital des start-up mais avec l’aide d’un réseau de partenaires spécialisés : Wine Tech, Inno’vin, French Tech, Unitec, CCI Bordeaux Gironde…
BELGES, AMÉRICAINS ET TCHÈQUES
Les profils des start-uppers (dont l’écot mensuel n’excède pas 190 €) : des 25-30 ans issus des branches vin, data ou digital, des 40-45 ans plus expérimentés, pas forcément issus de ces secteurs, la plupart français mais aussi belges, américains et tchèques. Parmi eux, Deborah Ducamp de Wine Protect recherche des investisseurs et des fournisseurs pour sa lampe antigel rechargeable à l’énergie solaire (déjà brevetée), dont elle lancera le prototypage cet été, les tests sur parcelle en fin d’année et la commercialisation au printemps 2022.
Pierre Jeanne de Smart Bottle a inventé une “appli” de réalité augmentée qui permet de transformer l’étiquette d’une bouteille de vin en un média animé (contrôlé par le producteur) en la scannant depuis un smartphone, disponible gratuitement en cinq langues sur les stores Apple et Android. De nouvelles fonctionnalités sont ajoutées et la commercialisation débute à l’international.
Annie Ledeuff de Luz Environnement vient de lever 750 000 € pour créer en France la filière de la consigne et du réemploi des bouteilles de vins. ●● ●
●● ● Arnaud Kryszaniak de Wine Ambassador lance le 25 juin à Pape Clément son réseau d’ambassadeurs du vin et le label Gold Leaf certifiant des prestations oenotouristiques de qualité. Mise en ligne de l’interface fin 2021.
AMÉLIORER LE CONSEIL
Julien Laithier et Sylvain Thibaud de Wine Space ont inventé un assistant basé sur la data qui guide le client dans le supermarché et aide le chef de rayon à choisir sa gamme en fonction des demandes des clients. Ils finalisent une levée de fonds pour intégrer de nouvelles fonctionnalités et briques technologiques d’intelligence artificielle améliorant la qualité du conseil. Déjà en test chez Intermarché et E.Leclerc, son déploiement dans une cinquantaine de magasins est envisagé d’ici la fin de l’année. Rodolphe Mondin de Mondin souhaite réutiliser le marc de raisin pour produire une matière souple et permettre aux maisons de luxe de fabriquer des articles éco-responsables tout en transmettant l’histoire des grands vignobles français.
DÉJÀ UNE DEUXIÈME “PROMO”
Les avantages de l’incubateur selon eux : « Tester nos idées au sein même d’un vignoble », « Gagner en visibilité auprès des médias, réseaux, acteurs locaux, institutions », « Créer des projets de partenariats entre start-up », « Être crédible auprès des clients et des banques grâce au groupe Bernard Magrez et décrocher des rendez-vous », « Profiter de conseils d’experts au quotidien »... Le prochain appel à projets pour la deuxième promotion aura lieu fin juin.
Benard Magrez, 85 ans, est enchanté par le démarrage au quart de tour de son projet. Le propriétaire de quatre crus classés bordelais dont Pape Clément et La Tour Carnet, et d’une quarantaine de domaines viticoles dans le monde y voit la continuité logique de ses activités, convaincu que « face à une concurrence internationale toujours plus virulente, il est essentiel pour la région bordelaise et les vins français d’innover pour rester leader. Accompagner des start-up pour réinventer le vin, c’est passionnant ! », affirme-t-il.