Talbot M78 de 1932 Le carrosse nuptial des Cordier
Au château Talbot, à Saint-Julien, en Médoc, les propriétaires cultivent le symbole puisqu’ils roulent et se marient… Talbot !
Pour être et rester propriétaire d’un grand cru, il faut en être amoureux. Tout doit y être sacrifié », déclarait son aïeul Désiré Cordier qui acquit le château Talbot, dans le Bordelais, en 1918. Cent ans après, l’inflexible Nancy BignonCordier ne déroge pas en dirigeant le domaine revenu au firmament des saint-julien avec ses vins racés dont elle suit scrupuleusement les assemblages.
Outre la forêt d’arbres de béton soutenant le plafond du chai d’élevage aux 1 800 fûts de chêne inauguré en 2012, outre les nouvelles installations flambant neuves pour optimiser la qualité des vins, elle et son mari Jean-Paul Bignon veillent sur le patrimoine de Talbot. Y compris sur une rare auto acquise en 1932 par son père Jean Cordier, passionné de voitures : une Talbot !
Un clin d’oeil à l’histoire du vignoble qui porte le nom du connétable John Talbot, comte de Shrewsbury, gouverneur de la région sous l’occupation anglaise jusqu’en 1453, année où il fut abattu par un coup de couleuvrine puis achevé par des archers bretons à Castillon. L’un de ses descendants a créé en 1903 la marque auto célèbre pour les victoires en course de ses voitures de sport comme les 24 Heures du Mans en 1950. Rachetée par Simca, puis Chrysler, et en 1978 par Peugeot, la marque disparaîtra en 1986.
UNE LUXUEUSE LIMOUSINE
Mais la superbe Talbot M78 de 1932 au 6 cylindres 2 866 cm3 roule encore. La limousine familiale sept places avec strapontins, aux luxueuses boiseries, sert encore dans les grandes occasions. « Pour notre mariage en 1985, c’est elle qui nous a menés à l’église en 1985, s’amuse Nancy Bignon-Cordier en s’asseyant à nouveau avec son mari dans l’immense canapé moelleux qui fait office de banquette à l’arrière. Et tous nos enfants ont fait de même ! » (vinsetvintage.fr)