Dix fois plus cher, pas dix fois meilleur !
Profitant de ce 1er mai et du temps du Nord, je me décide à ranger mon bureau et mes revues. J’étais indépendant, épicerie fine Hédiard et Nicolas. J’ai toujours apprécié votre Guide des meilleurs vins de France (Guide vert) : comme avec le Michelin, avec vous, j’avais de quoi. Mais voilà, je trouve que ça s’enferme. En 2007, le Guide des meilleurs vins à petits prix (Gerbelle/Maurange) publié par La Revue du vin de France s’arrête. Dans le Guide vert 2012, on trouvait encore une rubrique “Nos 30 coups de coeur à moins de 8 €”. Et aujourd’hui ?
Je sais bien que tout augmente, mais il faut calmer les esprits. Étant flamand, je suis plutôt du côté de M. Poels, je pense qu’il faudrait approfondir les petites appellations car les Grands crus sont destinés à l’export et, comme je dis souvent, ils sont dix fois plus chers mais pas dix fois meilleurs. On le voit avec les primeurs : au prix d’une caisse de six bouteilles aujourd’hui, on avait avant douze bouteilles. Les jeunes clients recherchent des prix et des vins plus légers, voire de pays, il faut les aider. Jacques Coormaert 59210 Coudekerque-Branche
Cher M. Coormaert, nous déplorons nous aussi la hausse des prix des grands vins. Et nous veillons à mettre en avant des vins accessibles. Prenons notre dernier Tour de France des vins de plaisir
(La RVF n° 651, juin 2021, voir ci-contre). Dans la région Alsace, sur 86 vins sélectionnés, 34 sont à moins de 10 euros. Passons en Languedoc : sur 139 vins retenus, 49 coûtent moins de 10 euros, auxquels s’ajoutent 43 vins vendus entre 10 et 12 euros. Soit 66,18 % de vins en dessous de 12 euros. Alors oui, le prix des grands bourgognes s’envole, comme entre 2000 et 2020 celui des crus classés de Bordeaux. Oui, cette inflation a dégradé l’image des bordeaux, les Bourguignons seraient inspirés d’y réfléchir. Mais nous cherchons des solutions pour nos lecteurs. À cet égard, soyez rassuré : le prochain Guide vert 2022 proposera de larges sélections de très bonnes affaires. Denis Saverot