La Revue du Vin de France

Affaire 1855.com : la procédure est relancée

Après de multiples rebondisse­ments judiciaire­s, la chambre d’instructio­n de Paris relance l’instructio­n contre les deux dirigeants du site de vente en ligne qui avait fait faillite en laissant onze mille clients non livrés.

- Jérôme Baudouin

Depuis près de dix ans, l’instructio­n judiciaire de l’affaire 1855.com, ce site de vente en ligne qui n’a jamais livré près de 40 millions d’euros de vins à ses onze mille clients, souffle le chaud et le froid. En mai 2019, le procureur de la République du Tribunal de grande instance de Paris avait à la surprise générale requis un non-lieu au profit des deux dirigeants, Émeric Sauty de Chalon et Fabien Hyon. Et ce, malgré les éléments fournis par les victimes, mais aussi par la DGCCRF (la Répression des fraudes). Le procureur considérai­t en effet que « les dirigeants n’avaient pas agi avec l’intention de tromper les clients ».

CAVALERIE ET ESCROQUERI­E

Deux ans plus tard, la Chambre de l’instructio­n de la cour d’appel de Paris s’oppose au procureur et ordonne la poursuite de l’instructio­n, relançant l’affaire. Dans cette décision que nous avons pu consulter, la Chambre de l’instructio­n souligne que « certaines de ces pratiques s’apparenten­t à de la cavalerie matérialis­ant le

délit d’escroqueri­e », tout en rappelant que malgré un réquisitoi­re du 28 septembre 2015, ordonnant la mise en examen des deux dirigeants, rien n’avait été fait depuis à l’encontre des deux aigrefins présumés. Suite à cet arrêt pris par la Chambre de l’instructio­n, le parquet fera-t-il encore la sourde oreille en continuant à glisser la poussière sous le tapis ? Va-t-il au contraire suivre les conclusion­s de l’arrêt ? C’est la deuxième fois que la Chambre de l’instructio­n est saisie dans cette affaire, un cas rarissime dans les annales de la justice.

Malheureus­ement, le temps file et le risque d’un embourbeme­nt de l’affaire est réel, selon Me Hélène Poulou, l’avocate bordelaise d’un grand nombre de victimes, qui reste très motivée. « Avec cet arrêt, nous avons bon espoir qu’un procès voit le jour et débouche sur une indemnisat­ion des victimes, même si chacune d’entre elles se bat surtout pour le principe d’obtenir une sanction pénale à l’encontre des deux dirigeants de 1855.com », conclut-elle.

Tous réunis dans le mythique restaurant parisien la Tour d’Argent pour fêter pour les 25 ans du Guide des meilleurs vins de France. Vingt domaines salués par trois étoiles dès la première édition du guide en 1996 et ayant réussi l’exploit de les conserver jusqu’en 2021 étaient là, avec de superbes flacons. Furent servis ce soir-là : Domaine Zind Humbrecht : riesling Brand Grand cru 1996, pinot gris SGN Clos Jebsal 1996 ; Château Ausone 2005 ; Château Cheval Blanc 2011 ; Château Climens 2005, Asphodèle 2019 ; Château Haut-Brion rouge 2000 ; Château La Mission Haut-Brion rouge 2000 ; Château Latour 1996 ; Château Léoville Las Cases 1996 ; Château Margaux 1996 ; Château Mouton Rothschild 1996 ; Château d’Yquem 2005 ; Domaine de la Romanée-Conti Échézeaux 2010 ; Domaine François Raveneau chablis Grand cru Valmur 2010 ; Domaine des Comtes Lafon : meursault Clos de La Barre 2012, meursault Charmes Premier cru 2010 ; Domaine Leflaive : bâtard-montrachet Grand cru 2015 ; Domaine Guffens-Heynen : pouilly-fuissé Les Hauts des Vignes 2000 ; Champagne Bollinger Grande Année 2012 ; Champagne Krug : 2008, Grande Cuvée 164e Édition ; Domaine JeanLouis Chave hermitage blanc 2016. Nous remercions la Tour d’Argent, Diam, les verres Spiegelau et les étudiants de l’Institut Le Cordon Bleu Paris.

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Reverra-t-on bientôt Émeric Sauty de Chalon, ex-patron du site de vente déchu 1855.com, arpenter les couloirs du tribunal lors d’un nouveau procès, comme ici, en 2014 ?
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