« J’aime la délicatesse du whisky non fumé »
Il vous arrive d’apparaître sur les réseaux sociaux un verre de vin à la main. Quels sont vos goûts en la matière ?
J’aime beaucoup le château de la Crée (à Santenay, ndlr), où je vais une fois par an. Récemment, à Paris, j’ai apprécié le rully En Guesnes 2018 du domaine Dureuil-Janthial. J’ai découvert avec plaisir les rouges du sud autrichien, notamment ceux issus du cépage zweigelt.
Et les vins suisses ?
Je connais relativement bien les vins du canton du Valais, où j’ai grandi. Marie-Thérèse Chappaz, qui travaille en biodynamie, est une pionnière. Robert Taramarcaz, du domaine des Muses, fait également de très bons vins.
Vous êtes une adoratrice du whisky écossais. Comment est-il entré dans votre vie ?
Il y a une quinzaine d’années, un ami violoncelliste m’a dit qu’il buvait un “whisky fumé”. Cette expression a éveillé ma curiosité et m’a donné envie de goûter un whisky pour la première fois. J’ai commencé avec un Caol Ila 12 ans, qui m’a transportée et prise de passion.
Il vous est arrivé de comparer Mozart à… un « beau et simple whisky ».
J’apprécie grandement la délicatesse du whisky non fumé. C’est dans cette famille que je trouve les whiskies les plus fragiles et les plus angéliques. Ce style me fait penser à Mozart, dont la musique est d’une grande pureté, d’une simplicité lumineuse. Quand on joue Mozart, on ne peut pas se cacher, contrairement à une pièce de Rachmaninov par exemple.
Vous allez souvent en Écosse visiter les distilleries ?
Je suis aussi tombée amoureuse du pays à travers son whisky. J’aime me rendre sur place le plus souvent possible, rencontrer ceux qui font ces produits merveilleux et observer leurs techniques. Par exemple, chez Tomatin, j’ai dégusté un 20 ans d’âge vieilli dix ans en fûts de bourbon puis dix ans en fûts de sherry. Je n’avais jamais vu un si long séjour en fût de finish.
Quels sont vos whiskies préférés ?
J’aime tout particulièrement Littlemill 1988, embouteillé par les Londoniens Berry, que j’ai pu acheter il y a quelques années. C’est renversant, le sublime à l’état pur. Je pense aussi à un très beau Ben Nevis 23 ans, mis en bouteilles par Signatory. J’ai également découvert la jeune distillerie Wolfburn, qui fait des whiskies assez incroyables.
Vous avez suivi une formation de l’université des Highlands liée à la dégustation de whisky. Avez-vous un projet en tête ?
J’ai suivi durant un semestre la formation créée par l’embouteilleur Gordon & MacPhail, avant tout pour ma satisfaction personnelle. Mais puisqu’on me demande souvent de mener des dégustations, je voulais des outils solides. L’été prochain, je me rends à la Whisky School de Springbank. Je vais donner un coup de main pour malter et tourailler (sécher le malt, ndlr) !