Vins sans soufre : l’avis d’un pionnier, Henry Marionnet
Je vous remercie d’avoir parlé de mes vins sans soufre dans le numéro d’octobre (lire La RVF n° 654), mais je voudrais vous apporter une certaine précision. Je pense vraiment avoir été – et de loin ! – le premier vigneron à faire du vin sans soufre.
Comme vous le savez, j’ai été à l’origine des vins primeurs dans la Vallée de la Loire, dès 1973, avec dégustation aux caves Gadré, place Maubert à Paris, puis chez le fameux caviste Chaudet en 1974. Depuis cette date, tous mes primeurs ont été vinifiés sans soufre jusqu’en 1990. En 1990, le sans-soufre fut exclusivement réservé à ma cuvée Première Vendange qui révélait encore mieux la pureté et la qualité du vin.
J’ai encore la chance de pouvoir la faire goûter, même s’il ne m’en reste que cinq bouteilles ! Je suis également très fier de mon gamay sans soufre issu de vignes non greffées.
Henry Marionnet
41230 Soings
La RVF. Cher Henry Marionnet, tout le monde à La RVF et chez les connaisseurs connaît votre contribution décisive pour la maîtrise technique des vins sans soufre, un art délicat. Il est d’ailleurs intéressant de relever qu’avec une note moyenne de 88,6/100 assortie d’un écart type de seulement 1,8, votre cuvée Première Vendange 2019 a su réunir un fort consensus au sein de notre jury (onze dégustateurs), avec une faible dispersion de notes. Dans ce domaine, seuls le vin jaune Assemblage 2008, 2009 et 2010 du domaine Jean-François Ganevat (96,2/100, écart type 1,5), le champagne Violaine de Benoît Lahaye (90,9/100, écart type 1,1) et le champagne Brut Nature de Drappier (90,8/100, écart type 1,8) ont obtenu une note supérieure avec un écart type plus réduit. Sur un total de 26 vins dégustés, c’est une performance. Denis Saverot