Château Mouton Rothschild 1971
Le millésime a une réputation mitigée à Bordeaux, et particulièrement dans le Médoc où il ne tient pas franchement la comparaison avec son grand frère 1970. Il faut le reconnaître, les cabernets ont souvent manqué de maturité et beaucoup de vins sont aujourd’hui secs et décharnés. Quelques crus sauvent toutefois la réputation du Médoc. Ducru-Beaucaillou, Palmer et Latour s’illustrent. Encore classé Second cru à l’époque (il sera promu Premier en 1973), Mouton fait donc figure d’outsider. La bouteille dégustée a dépassé nos espérances, déployant une belle énergie et un équilibre très agréable. On retrouve en bouche le caractère fumé typique du terroir de Mouton, mais aussi, plus surprenant, des arômes de crème de cassis très frais et gourmands. Ce vin en pleine forme n’a fait que s’ouvrir au fil du repas. On notera que le millésime 1971 à Bordeaux est souvent plus convaincant Rive droite, avec quelques très grands vins dont Figeac, Pétrus ou Trotanoy.