Pour sauver leurs paysages, des élus draguent les vignerons
En Bourgogne ou en Loire-Atlantique, les édiles aident les jeunes talents.
Ils veulent attirer des jeunes vignerons. La communauté de communes Saône Beaujolais (CCSB) a donc lancé un programme de “cuvage partagé” dans l’ancien chai du domaine de la GrangeCharton (Régnié-Durette, Rhône), acquis en décembre 2020. Quinze à vingt jeunes producteurs doivent s’y installer d’ici aux vendanges 2022.
À l’autre bout du pays, en Muscadet, à Monnières, les élus ont mis au point une “pépinière agricole”. Elle sera construite sur un terrain municipal, sur le modèle des pépinières pour artisans.
« Nous avons des vignes à reprendre, plein de gens qui veulent s’installer, mais pas de chais, tous transformés en habitations », explique Vincent Caillé, vigneron au domaine Le Fay d’Homme et conseiller municipal.
Dans les deux cas, la difficulté consiste à définir un cadre viable respectant les (innombrables) normes et règlements, y compris ceux des Douanes. Or, un tel travail « n’est pas dans les missions d’une interprofession ni d’un syndicat viticole », souligne Daniel Bulliat, vigneron et président de l’Inter Beaujolais. Pour les communes, cette incursion sur le terrain viticole vise à garantir l’avenir.
« Dans le Beaujolais, 50 % du vignoble doit changer de mains dans les dix prochaines années, explique Daniel Bulliat. La traditionnelle reprise familiale disparaît. Or, il y a besoin de vignerons, pour l’économie du territoire et l’entretien du paysage. Les élus en sont bien conscients. »