La Revue du Vin de France

Côte ouest Les sols sableux apportent de la suavité aux vins

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Constituée de côtes et pieds de côte exposés au couchant et descendant vers Libourne, cette zone comporte des sols plutôt sableux. Les plus belles réussites sont issues de vinificati­ons modernes capables de préserver la suavité des crus. 91,25/100 CHÂTEAU FRANC MAYNE

Grand cru classé en 2012

La restructur­ation du vignoble depuis son rachat en 2018 par la famille Savare (Oberthur Fiduciaire, spécialist­e des billets de banque) a conduit à l’arrachage des cabernets francs, avant replantati­on. Le 2019 n’est donc pas le reflet du potentiel du terroir de ce cru qui se trouve en partie sur le coteau calcaire, proche du plateau historique de Saint-Émilion. De fait, le 2019 est un 100 % merlot, ce qui déséquilib­re le vin et peut dérouter l’amateur. Sucrosité, générosité et fruit très mûr s’imposent dans ce millésime. Oxydé, le 2010 n’a pas retenu l’attention du comité.

88/100 CHÂTEAU LAROZE

Grand cru classé en 2012

Sur un terroir de sable qui donne naissance à des vins au style suave, ce château a produit un 2010 bâti sur un tanin équilibré, avec des notes de pâte de fruit et de chocolat en finale, mais qui s’avère aujourd’hui évolué. Le 2019, grâce à ses cabernetsa­uvignon puissants et frais, se montre plus énergique.

88/100 COUVENT DES JACOBINS

Grand cru classé en 2012

Le petit verdot n’entre qu’à hauteur de 5 % dans l’assemblage, mais il suffit à pointer l’originalit­é du cru vinifié dans un ancien monastère du village

de Saint-Émilion. La rencontre des deux millésimes se fait autour d’une austérité et d’un boisé dominant. Le 2010 ne révèle pas le potentiel de garde espéré ; le 2019, construit sur des tanins amples, sans fard, semble plus prometteur.

87/100 CHÂTEAU LA MARZELLE

Grand cru classé en 2012

La Marzelle, propriété de la famille Sioen, industriel­s belges, est implantée sur un terroir plutôt sableux. Les vinificati­ons sont pour partie intégrales en demi-muids de 500 litres, et les élevages menés en barriques et en amphores. L’évolution du 2010 intrigue avec une matière à la limite de l’oxydation. Le style moderne du 2019, typé par un élevage en amphores, déroute également. Un fruit sensuel s’impose en finale.

85,5/100 CHÂTEAU YON-FIGEAC

Grand cru classé en 2012

Après avoir connu divers propriétai­res, cette vaste propriété de 24 hectares a fini entre les mains d’Alain Château en 2005. Le cru possède des parcelles dans les bas de côte, des sols argilo-sableux couverts de crasse de fer. Le millésime 2010 apparaît usé, sur des tanins secs et une finale très ferme, ce qui lui vaut d’être pénalisé sur sa moyenne. Le 2019 expose un fruit très mûr plus éclatant, masqué toutefois par un boisé peut-être trop ambitieux pour le socle du vin. C’est dommage.

Cru non noté

Un seul millésime de Grand Mayne a pu être dégusté, ce qui ne permet pas de calculer une note moyenne.

CHÂTEAU GRAND MAYNE

Grand cru classé en 2012

La puissance austère de certains millésimes laisse place depuis quelques années à plus de finesse, davantage de croquant. On voit bien avec ce 2010 que le cru sait aussi faire dans la garde. Encore gaillard, le millésime présente une texture agréable sur un tanin délié et un boisé fondu. Nous regrettons que le 2019 n’ait pas été proposé.

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