Vins sans alcool : quelle mention sur l’étiquette ?
La demande pour des vins “sans alcool” est une tendance forte que l’on ne peut plus ignorer en Europe. Pour répondre au phénomène, le nouveau règlement européen 2021/2117 du 2 décembre 2021 a créé deux nouvelles mentions d’étiquetage pour les vins (vins tranquilles, vins mousseux ou pétillants) ayant subi un traitement de désalcoolisation : “Vin désalcoolisé” et “Vin partiellement désalcoolisé”.
Dans les faits, la mention “Vin désalcoolisé” pourra être apposée si le vin possède un titre alcoométrique inférieur à 0,5 %, et la mention “Vin partiellement désalcoolisé” pourra l’être lorsque le vin aura un titre alcoométrique supérieur à 0,5 %, mais inférieur au titre alcoométrique minimal imposé par son cahier des charges.
En revanche, la très vigilante Dreets (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) de Nouvelle-Aquitaine a précisé dans une note de janvier 2022 que l’usage de mentions non prévues par les textes, telles que “Vin sans alcool”, “Sans alcool” ou “0 % vol.” sont à éviter, le produit final « contenant toujours un minimum d’alcool, la présentation d’un produit sous ces dénominations est susceptible d’être confusionnelle pour le consommateur ».
Il faut rappeler que l’indication du degré alcoolique n’est pas obligatoire pour les boissons présentant un titre alcoométrique inférieur à 1,2 %. C’est la raison pour laquelle, dans la même note, l’administration de contrôle précise que pour une meilleure information des consommateurs, il est possible d’indiquer pour un vin désalcoolisé ou partiellement désalcoolisé la mention “alc. < X % vol.” (le “X” indiquant selon l’administration la limite supérieure constatée par le professionnel).
Souvent qualifiée de temple du conservatisme, la Gironde est aujourd’hui dans le trio de tête des vignobles les plus bio de France. Et n’en déplaise aux esprits chagrins, les crus classés en 1855 concentrent à Bordeaux la plus grande part de vignoble conduit en agriculture biologique ou biodynamique par rapport à l’ensemble des surfaces cultivées.
La superficie de vignes de ces crus classés en 1855 certifiées bio ou en cours de conversion représente en effet 30 % de la surface totale des crus classés du Médoc, des Graves et de SauternesBarsac réunis, soit 1 500 hectares sur 5 000. Parmi les crus certifiés figurent les châteaux Guiraud, Pontet-Canet, Climens, Palmer, Latour, DurfortVivens, Ferrière, Haut-Bages Libéral et La Lagune.
Mais une nouvelle vague, plus importante, émerge. Depuis trois ans, Yquem, Gruaud Larose, Pédesclaux, Arche, Rabaud-Promis, La Tour Blanche, LafonRochet, Saint-Pierre, Rauzan-Ségla, Cos d’Estournel ont entamé leur conversion, tout comme les propriétés de la famille Rothschild (branche Éric) sous l’impulsion de Saskia de Rothschild : Rieussec, Lafite Rothschild et Duhart-Milon.
Mieux : certains, comme DurfortVivens, Ferrière et Haut-Bages Libéral, se piquent de produire des cuvées “nature” de haute volée. Ou des cuvées revendiquées comme alternatives, tel le Blanc de Noir de Durfort-Vivens, étonnant blanc issu de cabernet franc et muscadelle.
ET SUR LA RIVE DROITE ?
Ce mouvement de fond fait écho sur la Rive droite, du côté de Saint-Émilion. « Aujourd’hui, sur l’ensemble des appellations de Saint-Émilion et de ses satellites, nous avons 27 % du vignoble certifié ou en cours de conversion, soit un peu plus de 2 000 ha sur 7 500 », explique Franck Binard, à la tête du syndicat des vins de Saint-Émilion. L’appellation souhaite voir l’intégralité du vignoble engagé dans une démarche environnementale (bio, biodynamique, Terra Vitis ou HVE3) d’ici à 2023. « Nous en sommes aujourd’hui à 89 % de la superficie et nous devrions atteindre nos objectifs l’an prochain », poursuit Franck Binard.
Parmi les crus classés de Saint-Émilion certifiés en bio ou biodynamie, on relève notamment les châteaux Jean Faure, Grand Corbin-Despagne, Fonroque et Guadet. Des propriétés qui montrent la voie à l’heure où le futur classement, pour la première fois, prend en compte ce type de certification.