Xavier Leclerc, la vie après Auchan
Licencié brutalement, l’ex-monsieur vin de l’enseigne Auchan quitte le Nord pour s’installer dans le Bordelais où il prend la direction commerciale du château Leroy-Beauval, une propriété ambitieuse en bordure de Dordogne.
Né à Roubaix, ce Ch’ti pur sucre est un cador du vin. Chef caviste de l’hyper Auchan de Roncq pendant vingt ans, il détient encore le record de vente de vin en une seule journée : 1,6 million d’euros de recette. Pas mal, non ? Devenu patron du sourcing vin pour tout Auchan, il a vécu avec ses camarades des foires aux vins de folie : jusqu’à 90 millions d’euros de chiffre d’affaires sur tout le pays !
Pas étonnant que La RVF ait désigné son magasin, Auchan Roncq, “hyper de l’année” en
2012. En 2018, Xavier Leclerc s’était classé 100e de notre palmarès des 200 personnalités les plus influentes du vin.
UN PROJET SOLIDE, FAMILIAL…
Mais la vie réserve des surprises. Écarté sèchement d’Auchan il y a un an, Xavier Leclerc a tout changé dans sa vie. Il a quitté Lille pour Bordeaux. À 53 ans, le voilà directeur commercial du château Leroy-Beauval, à Saint-Sulpice-et
Cameyrac, en bordure de Dordogne. Fin juin, il s’est installé dans une nouvelle maison à Lalande-de-Pomerol.
Pourquoi le château Leroy-Beauval ? « Le côté production me passionne. Ici, j’ai trouvé un projet solide, familial, avec beaucoup d’ambition. » En fait, Xavier Leclerc connaît les propriétaires, Alexandre et Stéphanie Leroy, depuis longtemps. Tous trois ont grandi dans le même quartier de Roubaix. Les Leroy, qui ont bien marché dans la vie, sont aussi les patrons des caviars Sturia.
Voilà donc Xavier Leclerc directeur commercial en charge de l’oenotourisme et des développements. Leroy-Beauval est une belle exploitation, 52 hectares dont 30 en production. La moitié des vignes ont été arrachées afin d’être replantées. Si l’on en croit Xavier Leclerc, enthousiaste, le nouveau chai livré fin août est digne de celui du château Beychevelle, c’est dire !
À son poste, Xavier Leclerc compte bien actionner son puissant réseau professionnel « pour vendre le plus possible d’un vin le meilleur possible au plus grand nombre de clients possible et à un prix raisonnable, entre 6 et 12 euros maximum en fonction des cuvées ». Grande distribution, CHR, négoce, nouvelles étiquettes, accueil, hébergement, rien ne lui échappe en dehors de la production. Autre atout, il s’entend à merveille avec Mathieu Richard, le directeur technique, qui officie également au château Badette à Saint-Émilion.
Il a grandi avec les Leroy dans le même quartier de Roubaix
PROCÈS EN COURS
Reste à gérer la peine causée par la rupture brutale avec son ancien employeur. Xavier Leclerc estime avoir été écarté sans motif sérieux, après vingt-cinq ans de bons et loyaux services. Un procès aux prud’hommes est en cours. Il a divorcé dans la foulée, connu des pépins de santé. Mais désormais, c’est devant qu’il regarde. Il a retrouvé la ligne et on l’a vu cet été engagé dans un trail, en Andorre. Surtout, il s’est trouvé un nouvel avenir à Leroy-Beauval.