La Revue du Vin de France

Fabrice Rosset quitte la présidence de Deutz…

- I. F.

Fabrice Rosset, président de Deutz depuis 1996, tire sa révérence. Après avoir hissé la vénérable maison d’Aÿ parmi les ténors de la Champagne, il cède sa place à Marc Hoellinger, exdirecteu­r commercial internatio­nal de Moët & Chandon. Michel Davesne, chef de cave depuis 2003, prendra sa retraite à l’été 2023. Le temps de confier les secrets de la maison à Caroline Latrive, ex-chef de cave d’Ayala.

L’opération coup de poing de la Confédérat­ion paysanne à Esclans, dans le Var, le 28 août dernier.

Les équipes de Bernard Arnault se seraient bien passées de cette publicité autour du château d’Esclans, la propriété détenue depuis 2019 par LVMH avec Sacha Lichine dans l’arrière-pays varois. Le 28 août, la Confédérat­ion paysanne organisait des « vendanges sauvages » dans une parcelle du numéro un mondial du luxe. En un quart d’heure, une tonne de raisins était ramassée et pressée sur place. Parfaiteme­nt illégale, l’opération visait à dénoncer des politiques agressives d’achat de raisins et les risques de la spéculatio­n foncière.

« Avec l’engouement mondial pour les rosés de Provence, le château met une grosse pression dans la Vallée de l’Esclans pour acheter de la vendange. Les viticulteu­rs ont l’impression de vivre sous servage avec une situation de quasi-monopole », accuse Sylvain Apostolo, porte-parole de la Confédérat­ion paysanne du Var.

TROU DANS LA RAQUETTE

Le syndicat veut freiner l’accapareme­nt des terres par des profils financiers « non agricoles ». Pour cela, il s’attaque au marché des parts sociales qui a permis, par exemple, à Moët Hennessy (filiale de LVMH) de prendre le contrôle du château d’Esclans en rachetant 55 %

des parts sociales de l’entreprise. Légal, ce dispositif permet d’entrer au capital d’une société détenant des terres agricoles en échappant au droit de préemption de la Safer (société d’aménagemen­t foncier d’établissem­ent rural). Il suffit pour cela que le vendeur conserve un pourcentag­e, même minime, de parts sociales. « C’est le trou dans la raquette qui obère notre capacité de régulation. En 2021, les acquisitio­ns sous forme sociétaire représenta­ient 25 % des surfaces contre 13 % en 2008 »,

s’agace Laurent Vinciguerr­a, nouveau patron de la Safer Paca (pas de lien avec Hervé Vinciguerr­a, vendeur de 50 % d’Esclans à LVMH en 2019).

Pour endiguer ce phénomène, la loi Sempastous, adoptée fin 2021, instaure des garde-fous. Un contrôle administra­tif peut désormais être instruit par les Safer si deux conditions sont réunies : en cas de cession de plus de 40 % d’une société propriétai­re de terres agricoles et si l’acquisitio­n entraîne un agrandisse­ment anormal des superficie­s détenues par l’acquéreur, en l’occurrence deux à trois fois la moyenne des surfaces agricoles utiles (SAU) dans le départemen­t. « Le contrôle sera déclenché au cas par cas par le préfet qui donnera in fine un avis favorable ou pas sur le bon aloi des transactio­ns »,

confirme Olivier Rietmann, sénateur LR et rapporteur de la loi. Il ne manque plus que les décrets d’applicatio­n de la loi.

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