La Revue du Vin de France

Les coteaux de Condrieu déclinés sur six millésimes

-

Millésime 2019

DOMAINE GEORGES VERNAY Coteau de Vernon

Malgré sa générosité, ce vin garde de la finesse avec une touche pâtissière soulignant un élevage encore présent. Il se fondra dans le temps. Sa bouche surprend par sa salinité et son énergie. Comme le souligne Christine Vernay, il prend une forme ovale en bouche.

DOMAINE ANDRÉ PERRET Chéry

Ici, le fruit est légèrement plus sur la retenue. L’amande pointe discrèteme­nt. Là aussi, la bouche est tout en énergie, mais elle s’affirme par des amers qui donnent la sensation d’étirer le vin en longueur avec une perception presque tannique. Une bouteille à oublier en cave.

Millésime 2017

DOMAINE GEORGES VERNAY Coteau de Vernon

Il est un rien marqué par son élevage. À l’inverse, la bouche est d’un bloc, avec la sensation d’un fruit assis par une structure tannique. À moins que ce millésime de petit rendement, où les raisins avaient une peau épaisse et peu de jus, lui ait conféré sa concentrat­ion. Un vin de garde à oublier en cave une à deux décennies.

DOMAINE ANDRÉ PERRET Chéry

Très parfumé et ouvert, il bascule vers la rose, voire le litchi, avec la sensation d’un fruit tropical loin de la note caractéris­tique d’abricot. Avec une bouche compacte, il se livre avec une intense salinité. Un condrieu concentré, plus longiligne que charnu et de garde.

Millésime 2011

DOMAINE GEORGES VERNAY Coteau de Vernon

Son bouquet est un véritable voyage olfactif, il évoque les fleurs blanches et le tilleul. Riche d’une belle sève typique du domaine, à savoir un milieu de bouche toujours plein mais gracieux. Ici, le temps a joué son rôle, car le fruit et l’élevage ont parfaiteme­nt fusionné. C’est un blanc profond et d’une belle harmonie.

DOMAINE ANDRÉ PERRET

Chéry

On retrouve la touche aromatique d’un fruit tropical type litchi, mais tout en finesse. Son fruit est fondu et délicat, avec un léger relâchemen­t, comme s’il accusait un léger manque de densité :

« C’est une année où il y a eu du rendement », confie André Perret. Cela explique certaineme­nt son léger creux en milieu de bouche.

Millésime 2007

DOMAINE GEORGES VERNAY Coteau de Vernon

On commence à percevoir une note d’abricot sec. Pour Christine Vernay, les deux vins ont des similitude­s. Mais de manière surprenant­e, ce Coteau de Vernon rajeunit à mesure qu’il prend l’air. La salinité est omniprésen­te, mais ce sont les amers qui portent le vin en allonge de bouche.

DOMAINE ANDRÉ PERRET Chéry

Marqué par une belle réduction à l’ouverture, son parfum évoque les noisettes grillées. Malgré ses épaules larges, il possède de l’éclat et du caractère. D’une belle évolution olfactive à l’air, on découvre la fameuse note d’abricot, mais uniquement en finale. Plus longiligne que charnu, il a encore de beaux jours devant lui.

Millésime 2004

DOMAINE ANDRÉ PERRET Chéry

Ce Chéry est très vivant, avec une belle élégance olfactive. Il mêle la fleur et l’abricot sec. La bouche a conservé beaucoup de tension, mais aussi de la finesse avec l’abricot qui arrive en finale. Un millésime peu réputé, très harmonieux aujourd’hui.

Millésime 2001

DOMAINE GEORGES VERNAY Coteau de Vernon

Sa robe dorée et son parfum, qui va du miel aux fruits secs, annoncent un vin évolué. La bouche se démarque par une tout autre perception, celle d’un vin vivant, tendu, avec une salinité affirmée. On a quitté la perception d’une matière à la forme ovale pour aller vers le Coteau de Vernon tel un trait qui s’étire en longueur.

André Perret parle du condrieu Coteau de Vernon 2016 du domaine Georges Vernay :

« Il a bien le profil d’un 2016, un millésime tardif. Sa couleur est encore juvénile. Il a conservé un peu de bois au premier nez, mais celui-ci devrait s’estomper dans le temps. Il y a de la franchise dans ce condrieu qui a une bonne attaque, et malgré une longueur moyenne, c’est un vin de garde qu’il faut attendre ».

Christine Vernay parle du condrieu Chéry 2016 du domaine André Perret :

« Malgré des reflets légèrement dorés, sa couleur n’est pas évoluée. Au nez, il est assez ouvert avec ses notes de noisette fraîche mais aussi de cette menthe que l’on trouve sur nos coteaux. Tout semble bien dosé dans ses parfums. Il est frais et joli. Ce vin droit est construit sur la longueur, il ne s’élargit pas en milieu de bouche ».

Conditions de la dégustatio­n

Les vins ont été dégustés au domaine Georges Vernay par Roberto Petronio pour La Revue du vin de France, par Christine Vernay et Emma Vernay Amsellem pour le domaine Georges Vernay, et par André et Marie Perret, vignerons.

 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from France