La Revue du Vin de France

La dégustatio­n

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97/100 MILLÉSIME 1906

Avec sa robe brune, il sent le gâteau aux noix et la tarte à l’orange et offre une vraie sensation de plénitude. Le toffee s’invite dans cette palette aromatique, l’encaustiqu­e et le caramel sont eux aussi de la partie. Le vin semble comme dégraissé de son sucre malgré une belle suavité. Une bouteille pas parfaite, mais une belle entrée en matière malgré tout. Un liquoreux dense et tapissant avec une jolie finale sur les agrumes confits.

92/100 MILLÉSIME 1907

La robe est identique à celle du 1906. Une bouteille imparfaite, d’où une note de bois sec. Un vin longiligne aux notes de marmelade d’orange, voire de fer, de rouille.

97/100 MILLÉSIME 1908

Son parfum tire vers le rancio avec une touche balsamique évoquant un vieux madère. L’acidité volatile est probableme­nt élevée. Les parfums sont fins et nuancés tandis que l’acidité porte un fruit anobli par l’âge. Un vin longiligne dont on apprécie l’équilibre.

97-98/100 MILLÉSIME 1909

Il sent la résine, voire le raisin au rhum avec une touche de cèdre. Il se montre capiteux, mais une touche de menthe atténue cette perception par sa fraîcheur. L’iode, le sel et de beaux amers complètent notre ressenti. Il nous fait pénétrer dans la forêt des Landes, tandis que la truffe n’est jamais loin. Un sauternes confortabl­e en bouche.

98/100 MILLÉSIME 1911

Il sent l’infusion, le sous-bois et le suc de viande avec une touche de curcuma. C’est la dernière bouteille qui restait au château. Il évolue vers le bois précieux. Véritable vin cathédrale, doux et nuancé, avec un milieu de bouche suave mais relevé par une agréable acidité.

98/100 MILLÉSIME 1913

Au nez, il évoque une grande chartreuse avec ses notes fraîches d’infusion d’herbes où domine la menthe poivrée. Là aussi, on traverse la forêt des Landes avec ses pins. Son fruit en bouche est comme de l’eau de roche. Superbe.

97/100 MILLÉSIME 1914

Son parfum va de la menthe au chocolat blanc, voire au chocolat au lait. On retrouve l’épaisseur du terroir de Sauternes par un fruit où domine l’orange amère. Un liquoreux gourmand, pâtissier et riche d’une belle sève.

95/100 MILLÉSIME 1916

S’il évoque le havane, il ne manque pas pour autant de finesse et d’intensité. Son fruit est souligné par une pointe de volatile, tandis qu’une une note de cacao vient compléter sa palette aromatique. À l’air, il passe du havane aux notes plus brutales de cigare toscan et de cuir.

98-99/100 MILLÉSIME 1917

Derrière sa robe brune, c’est la valse des épices au nez ! Une touche balsamique élargit son spectre, tout comme la gentiane et le caramel au beurre salé, puis arrive la menthe. La bouche moelleuse est tout en suavité avec une dimension pâtissière, type moka. Un liquoreux long tout en nuance, avec un milieu de bouche encore très dense.

94-95/100 MILLÉSIME 1918

Il sent le métal chaud que l’on vient tout juste de découper ; en même temps, on a la perception de quelque chose de froid. La bouteille n’est certaineme­nt pas parfaite avec ses notes de cirage, voire de bétadine. En bouche, il s’en sort mieux grâce à sa droiture et à une vivacité qui nous éveillent les sens.

97-98/100 MILLÉSIME 1919

Son nez marqué par un parfum de tarte à l’orange donne la sensation de l’amertume d’un fruit longuement cuit. Les épices n’arrivent que dans un second temps. Tandis que son fruit, doux et équilibré, est nuancé avec un agréable moelleux. Un liquoreux apaisant qui se prolonge par une belle note de torréfacti­on.

99-100/100 MILLÉSIME 1920

Un véritable bonbon au caramel en bouche, avec une fine touche d’iode. Mais avec un dégradé d’épices et une énergie qui rappellent le côté pointu d’un grand cognac. Plénitude et sérénité caractéris­ent ce millésime dans lequel une note d’orange douce conforte une liqueur fondue. Un vin grandiose, d’un équilibre magistral.

92-93/100

MILLÉSIME 1921

Le vin est marqué par une petite trace de liège. Il sent l’iode et le caramel, tandis que sa bouche grasse, où domine une note de tarte à l’orange, semble portée par son alcool.

98/100 MILLÉSIME 1922

On retrouve ici la tarte à l’orange avec un fruit presque grillé. Puis arrive le bois précieux. On est sur un millésime de générosité ; pour autant, on a l’impression d’une structure presque tannique. Un liquoreux puissant et très long, qui a du poids, avec d’intenses et agréables amers.

97-98/100 MILLÉSIME 1923

Splendide fraîcheur presque végétale dans les parfums de ce cru enrichi par une touche de fruit exotique, type mangue, avec une note balsamique. Un vin captivant par son allure élancée et son côté froid, presque nordique, fort séduisant. Le plus salin de cette première série.

93-94/100 MILLÉSIME 1925

Romain Iltis, chef sommelier du restaurant Lalique et membre du comité de dégustatio­n de La RVF, dit de ce vin qu’il lui évoque Noël en Alsace avec sa foule d’épices. Malheureus­ement, une petite trace de liège vient fragiliser son équilibre et atténue son onctuosité.

96/100 MILLÉSIME 1926

Ici, on se situe plus dans un registre de fruit à l’eau-de-vie, avec une touche de blé coupé. La bouche est tout en finesse, marquée par une belle sensation d’agrumes, type pamplemous­se.

98/100 MILLÉSIME 1937

Il embaume la tarte aux agrumes. Un liquoreux à la fois riche et frais. La bouche est généreuse et large, avec de la chair. Avec sa note d’encens, ce vin donne l’impression d’entrer dans une église. Il lui faut de l’air pour s’exprimer pleinement.

96-97/100 MILLÉSIME 1938

Il sent la cire et l’encaustiqu­e, et évolue dans un registre de fruits à noyau à l’eau-de-vie cédant la place au safran. On apprécie sa finesse et sa matière épurée avec sa touche d’agrumes.

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 ?? ?? La dégustatio­n des 28 millésimes s’est faite en deux temps, ponctuée d’un dîner signé du chef du restaurant Lalique, Jérôme Schilling.
La dégustatio­n des 28 millésimes s’est faite en deux temps, ponctuée d’un dîner signé du chef du restaurant Lalique, Jérôme Schilling.

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