Capter l’attention des écoliers, un sacré défi
Depuis la rentrée, l’école de Lamothe a mis en place une méthode d’entraînement et de développement de l’attention et de la concentration, avec l’instructrice Anne Priot. Les premiers résultats semblent positifs. Découverte.
■ Les cinq sens, la patience, les émotions, le secret du bonheur. Ces quelques thématiques citées ici ne sont pas forcément au coeur du programme d’élèves français classiques en maternelle ou en primaire. Mais à l’école de Lamothe, pour la première fois, ces sujets sont abordés avec Anne Priot, instructrice de la méthode « L’attention, ça marche », mise au point par Éline Snel (voir cicontre).
La semaine passée avait lieu la dernière des huit séances d’Anne Priot. Une ultime rencontre avec les 70 petits Lamothois qui avait pour sujet : apprendre à reconnaître les moments de bonheur. Assis par terre autour de l’intervenante, les enfants répondent à la vaste question « C’est quoi le bonheur ? », « C’est quand on a des hamburgers à la cantine », répond un jeune. Une petite fille ajoute : « Moi c’est quand je me pose dans mon lit pour lire mon livre. » Le début d’un échange constructif et de réflexion entre les élèves et l’instructrice.
« On est parti d’un constat général, retrace le directeur de l’établissement Dominique Vachelard. On n’ arrive de moins en moins à attirer l’attention des élèves. Et nous sommes démunis face à ce phénomène, nous n’avons pas de formation particulière. » C’est ainsi que l’école de Lamothe a décidé de faire appel à Anne Priot.
Cette Langeadoise, qui a suivi une formation à l’AMT (« The international Ac ademyf or Mindful Teaching » : l’Académie in ternationale pour l’enseignement de la pleine conscience), explique la démarche. « C’est un programme qui permet aux enfants de s’entraîner à la concentration par le biais de la pleine conscience : être attentif au moment présent. Les enfants pratiquent la pleine conscience naturellement. En grandissant, ils gagnent en maturité cérébrale et d’esprit, mais cessent d’utiliser leur précieuse disposition à être présent. »
Tout au long des huit séances de 40 minutes, différents thèmes sont abordés. « On commence toujours par une histoire, décrit l’instructrice. Puis, un temps de parole où on échange et un petit peu de yoga pour se détendre… »
Les enfants, qui ont entre 5 et 12 ans, sontils réceptifs ? « Au début, ils trouvent ça bizarre bien sûr, ce n’est pas dans leurs habitudes. Puis très vite, ça leur parle vraiment » , reconnaît Anne Priot.
Des premiers résultats déjà observés
De son côté, le directeur reconnaît : « Cette méthode s’avère satisfaisante. On observe les premiers résultats, même sur le questionnement. Par exemple, les élèves se sont aperçus que dire des gentillesses, c’est plus difficile que dire des méchancetés, ça les fait réfléchir. »
Des résultats positifs sur les élèves mais également sur les enseignants. « Finalement, pour nous aussi c’est un dispositif de formation, on a suivi toutes les séances » , approuve enfin le directeur.
Une méthode qui sera donc pratiquée tout au long de l’année scolaire, pour continuer à développer l’attention, la concentration, la patience, la bienveillance et la tolérance de l’enfant.
« S’entraîner à la concentration par le biais de la pleine conscience »
Mardi dernier, avait lieu la dernière séance avec Anne Priot (à droite) à l’école de Lamothe.