La Tribune de Lyon

Mon déjeuner avec Hélène Geoffroy

- O. V.

Elle semble sincèremen­t désolée pour son retard. Cinquante minutes quand même. Mais le temps a vite filé: on a d’abord papoté avec l’officier de sécurité qui la suit dans la plupart de ses déplacemen­ts. Puis on a pu échanger avec Farid, le volubile propriétai­re de ce Clos Gourmand idéalement situé au Carré de Soie, devant le terminus des navettes qui mènent les supporters de l’Euro au Parc OL. La veille, la bière a coulé à flots avec les supporters belges. Farid râle, parce qu’il aurait bien aimé qu’une grande pancarte annonce que « Vaulx- en- Velin est heureuse de vous accueillir » . « Pour une fois qu’on pouvait parler de la ville en bien… » . Farid joue au commerçant énervé, mais c’est du cinéma, parce qu’il connaît Hélène Geoffroy depuis longtemps et semble l’apprécier. La secrétaire d’État est en terrain connu ici: elle fréquente Le Clos Gourmand depuis son arrivée à Vaulx- en- Velin il y a presque vingt ans.

« À l’époque, il était installé dans le village. C’était le premier restaurant gastronomi­que de la ville et le directeur de l’école avait l’habitude d’y emmener les conférenci­ers parce qu’on y mange bien. Alors quand Farid m’a annoncé il y a deux ans qu’il allait s’installer au Carré de Soie, je n’ai pas été très enthousias­te au début. Mais j’ai vite compris que c’était bien qu’une personnali­té comme lui accompagne le développem­ent de ce nouveau quartier » , explique- t- elle d’une voix douce et posée. On l’interroge sur ses goûts culinaires. « J’adore manger mais je ne suis pas une bonne cuisinière, ça ne me passionne pas. À la maison, c’est mon mari qui cuisine. » On n’en saura pas plus, car dès qu’on aborde sa sphère privée, Hélène Geoffroy se ferme comme une huître. Tout juste concèdera- telle aimer lire des polars quand elle a un peu de temps libre. Vargas, Mankell, Deon Meyer, elle a lu les meilleurs mais reste attachée à la constructi­on des romans d’Agatha Christie. « J’aime quand il y a un huis clos et qu’il faut découvrir qui a commis le crime » . Madame la secrétaire d’État préfère maîtriser les événements.

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