La Tribune de Lyon

Avocats & experts- comptables. In Extenso change à tous les étages

- FRANÇOIS SAPY

Au début, cela surprend un

peu : dans le tout nouveau siège d’In Extenso, le fameux îlot à énergie positive Hikari qui surplombe la darse à la Confluence, il n’y a pas de serrures, pas d’interrupte­urs, pas de téléphones, pas de poubelles au pied des bureaux, pas de fils pour connecter les ordinateur­s au réseau et tout le monde travaille en open space. Même le grand patron, Antoine de Riedmatten ( photo), doit « prêter » régulièrem­ent une partie de son bureau pour que les collaborat­eurs puissent y organiser des réunions. « L’installati­on dans notre nouveau siège à la Confluence, c’est beaucoup plus qu’un déménageme­nt. C’est un vrai projet d’entreprise » , s’enthousias­me ledit patron.

Déréglemen­tation et turbulence­s

On est ici à mille lieues de la culture du cloisonnem­ent et du secret qui règne encore dans les sociétés d’expertise- comptable, dont In Extenso est l’un des leaders en France ( 4 500 personnes et 370 millions d’euros de chiffre d’affaires). Son principal concurrent, le groupe Fiducial – également basé à Lyon–, illustre d’ailleurs assez parfaiteme­nt cette religion du secret. « Nous considéron­s qu’il y avait une vraie urgence à nous transforme­r

en profondeur » , précise encore Antoine de Riedmatten. En effet, les géants de l’audit et de la comp- tabilité sont soumis à de grosses turbulence­s. Dans un contexte de forte déréglemen­tation, de nouveaux acteurs issus du monde informatiq­ue louchent sur leur marché : les logiciels font automatiqu­ement une partie du job des anciens comptables. D’où la nécessité d’imaginer de nouveaux services pour les clients. Dans ce contexte, une bataille homérique a lieu pour recruter. Et il s’agit d’être attractif, pour séduire une génération de diplômés qui ne se contentent plus du chèque à la fin du mois. In Extenso a donc fait une pause dans sa croissance frénétique pour reconsidér­er ses fondations. Ce chantier quasiment achevé, la société devrait reprendre ses acquisitio­ns. D’ici à 5 ans, elle table sur un chiffre d’affaires de 550 millions et une armée de 6 000 collaborat­eurs en France.

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Antoine de Riedmatten, le patron du groupe In Extenso.

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