À table. Bianca : bella brasserie Italienne
Lyon, malgré une période Renaissance passée en partie avec des marchands et banquiers transalpins, n'a paradoxalement jamais été étouffée par les restos italiens.
La mafia fait vraiment mal son travail. On est donc ravi de l'ouverture toute fraîche de Bianca, restaurant- brasserie bleu-blancvert, qui respecte un principe de base de la meilleure cuisine du monde ( après la nôtre bien sûr) : faire bon et simple. Cette philosophie aurait pu se dissoudre sous l'influence d'une déco magnifique, de celles qui font rentrer des ondes grossissantes dans la tête des chefs, transformés en pseudo MichelAnge de l’osso- buco. Le chef Edjie, en l’occurrence, ne sait pas jouer l'hymne national avec son klaxon, il vient du Brésil, mais a passé l'essentiel de sa carrière dans des restaurants italiens.
Bon et esthétique
En entrée, on a tout d'abord partagé une planche de charcuteries comportant notamment du lard blanc, onctueux comme on aime, et un accompagnement qui pourrait paraître insolite, et pourtant bien vu, une marmelade d'orange amère pimentée. Et avec ça, pour fleurir l'antipasti ? Un riesling… Le sommelier nous prendrait- il pour des cigognes ? Pas du tout, ce cépage pousse aussi dans le Piémont ( on n'est pas loin de l'Autriche) et sous la patte de Aldo Vajra, s'avère délicieux. Toujours en antipasti, on a serré les tentacules d'un poulpe alla luciana, recette sicilienne ( tomates, olives, câpres) servie en version froide, de même qu'une salade de fenouil aux coeurs d'artichauts dans laquelle frayaient quelques anchois. Bon, esthétique, mais pas maniéré. On ne vous chante pas la sérénade à coups de violons dégoulinants. Comme pour le vitello tonato ( veau et thon) interprété en tartare ou une escalope de veau milanaise bien croustillante. Large comme Luciano Pavarotti, mais aussi fine qu'une tranche de jambon sur laquelle on aurait donné des coups de marteau. Désolé, on n'est pas arrivé jusqu'au dessert malgré le baba au limoncello, une spécialité dont on se gave sur la côte amalfitaine. Au passage, on avait goûté la pizza margherita, la version pâte épaisse comme celles que l'on trouve chez les boulangers romains. Tout cela dans une déco chic d'un bon goût total.