Urbanisme/ Immobilier. Les parkings de Lyon font recette
Dans les dîners en ville, il est de bon ton de dire que les parkings « ç’a eu payé, mais ça
paye plus » . Que des armées de bobos à vélo s’attachent à ruiner les espoirs des gestionnaires du stationnement automobile lyonnais. C’est parfaitement inexact. Il suffit de jeter un rapide coup d’oeil aux résultats de la SEM ( Société d’économie mixte) Lyon Parc Auto pour s’en persuader. En 2015, la société qui gère plus de 58000 places de stationnement a vu ses résultats monter en flèche : le chiffre d’affaires grimpe de 5 % ( 56 millions d’euros), tandis que les bénéfices s’envolent de 30 % ( 3,8 millions d’euros). Louis Pelaez, le président de LPA, est d’autant plus joyeux que ces bons résultats lui permettent d’investir à marche forcée : 50 millions dans le nouveau parking Saint- Antoine, sur les quais de Saône ( ouverture en 2019), plus de 50 millions dans le nouveau parking souterrain de la Part- Dieu, devant la gare ( ouverture en 2018), et « 2 à
3 millions » dans la rénovation du parking en surface des Cordeliers ( fin 2018)…
Mais surtout, la grosse cagnotte de LPA est mise à profit pour préparer tous azimuts la mobilité de demain à Lyon. La société est notamment l’opérateur du système d’autopartage Citiz, qui vivote tandis que le
concurrent Bluely de Bolloré ( voitures électriques en surface) cartonne à Lyon. En 2015, Citiz a une nouvelle fois enregistré 300 000 euros de pertes. Pas de quoi mettre de mauvaise humeur Louis Pelaez : « Depuis quelques mois, Citiz décolle. Nous avons désormais 1 800 utilisateurs et nous visons l’équilibre
dans les deux ans » , explique- t- il. Comme à Paris, trois parkings vont bientôt tester la location de dix scooters électriques ( Terreaux, les Halles, gare Part- Dieu). LPA veut aussi devenir un opérateur de logistique urbaine de premier plan en mettant ses parkings à disposition des commerçants, pour éviter l’engorgement de l’hypercentre par les camions. Elle réfléchit même à acheter des locaux en sous- sol pour développer cette activité. Jusqu’à faire flamber le prix des caves du centre- ville ?