Les chroniques de la rédaction
L es Lyonnais sont venus en force au meeting parisien d’Emmanuel Macron la semaine dernière à la Mutualité. Pas mal de membres du cabinet de Collomb, mais aussi David Kimelfeld, le dauphin annoncé, et Jean- Louis Touraine, le vieux compagnon de route. Tous derrière le chef ! Car Gérard Collomb a jeté son dévolu sur le jeune ministre de l’Économie en vue des présidentielles. À tel point que le maire de Lyon et son épouse Caroline étaient aux premières loges, placés juste à côté du couple Macron. Un honneur, même si l’envoyé spécial du Monde a surtout noté la présence de Jean- Marc Ayrault, Erik Orsenna ou Renaud Dutreil. Mais pas celle du maire de Lyon. Ah, ces Parisiens ! Cependant, ce n’est pas au vieux singe qu’on apprend à faire la grimace. Et Collomb a suffisamment d’expérience pour savoir que la candidature de son protégé reste encore très hypothétique. Voire, relève carrément de l’utopie. Car, pour mener campagne dans toute la France, pen- dant des mois, il faut non seulement beaucoup d’argent, mais surtout des troupes. Pour l’instant, le mouvement En marche ! réunirait 60000 inscrits sur internet. Mais dans la vraie vie, cela fait combien de militants prêts à grimper les escaliers des immeubles pour rencontrer les Français ? Dans cette affaire, on a surtout l’impression que le sénateurmaire de Lyon joue d’abord sa carte personnelle. Notamment quand il décrypte pour Le Point la stratégie du ministre de l’Économie pour les semaines à venir. Avec en point d’orgue la tenue à Lyon, les 23 et 24 septembre, d’un colloque des réformistes européens organisé avec l’institut Montaigne, les Gracques et Terra Nova, des think tanks de l’aile sociale- libérale de la gauche, celle de Collomb depuis des années. Finalement, ce rôle de mentor auprès du jeune ministre de l’Économie ( né l’année même où le maire de Lyon est entré au conseil municipal) offre à Collomb une posture nationale par procuration qu’il n’a jamais pu obtenir par lui- même, malgré ses succès lyonnais. Mais aussi une sacrée revanche sur un Parti socialiste qui l’a toujours regardé avec dédain. Merci Macron !