L’édito de François Sapy
Depuis la semaine dernière, Tribune de Lyon a lancé une édition spéciale à la Croix- Rousse. Nous l’avons appelé « La Croix- Roussienne » . Les habitants de ce quartier lyonnais à forte identité peuvent y trouver chaque semaine quatre pages d’informations locales. Cette initiative n’arrive pas par hasard. Depuis dix ans que nous avons repris ce journal à la barre du tribunal de commerce et que nous nous battons pour le développer, nous avons vu émerger des territoires forts à l’intérieur de la Métropole. Plus notre Métropole devient une entité puissante, visible, mondiale, plus les habitants que nous sommes vont s’accrocher à leur quartier, à leur voisinage immédiat. Le souci, c’est que l’on a un peu l’impression, à Tribune, d’être à rebours d’une tendance forte qui va vers une centralisation croissante de la presse. La plupart des groupes de presse se concentrent à marche forcée, délaissant les territoires pour rationaliser leur fonctionnement à l’échelle d’un pays, voire d’un continent.
La stratégie est trop souvent décidée à Paris, puis plaquée partout ailleurs sur les territoires, sans nuance. Voici quelques années, Le Pro
grès a été racheté par une banque, le Crédit Mutuel. Aujourd’hui, c’est au tour du deuxième groupe rhônalpin de presse ( en chiffre d’affaires), Le Tout Lyon- Affiches, de rejoindre
Les Affiches parisiennes, un groupe de presse spécialisé dans les annonces légales ( voir page 18). Ce n’est pas une bonne nouvelle pour nos ter
ritoires, car, pour se développer, nos quartiers ont besoin d’une presse forte et apte à relayer les débats locaux. On a beau dire, on a beau faire, les réseaux sociaux, Facebook et compagnie, ne suffisent pas. Il faudra toujours un journaliste pour aller au bout de la rue et voir ce qui s’y passe vraiment. C’est pour cela qu’après La
Croix- Roussienne, nous espérons lancer de nombreuses éditions locales dans ce bel écrin qu’est notre métropole lyonnaise. Une forme de résistance pour que vivent nos territoires.