Écolos année zéro
Si vous pensez que les centrales nucléaires ne sont pas l’avenir de l’Homme, que les pommes bio sont certes bien plus chères mais meilleures pour la santé, et qu’il y en a marre que le PS soit le parti hégémonique à gauche, bienvenue chez les écologistes. Avec un peu de chance, vous pourrez même vous présenter aux législatives à Lyon. EELV lance cette semaine son appel à candidatures en vue des élections de 2017. Avec un maître mot pour Lyon et son agglomération : renouvellement. L’écologie municipale est morte il y a trois ans, avec la décision des militants EELV de mener une liste concurrente à celle de Collomb aux municipales qui suivaient. Le groupe écolo au conseil municipal s’est alors scindé en deux groupes : d’un côté les pragmatiques, qui pensent qu’il vaut mieux faire alliance avec les socialistes pour faire avancer les dossiers ; de l’autre les radicaux, qui estiment que l’écologie est une affaire trop sérieuse pour se laisser dicter ses choix par d’autres. Depuis, les écolos ont disparu des sphères de décision, que ce soit à Lyon, à Villeurbanne ou à la Région. Trop d’erreurs stratégiques, pas assez de poids politique. Et le temps passe : Gilles Buna, qui a déjà pris sa retraite, sera suivi en 2020 par Philippe Meirieu, Étienne Tête et Pierre Hémon, les figures locales du mouvement. Emeline Baume laisse entendre qu’elle n’ira pas au- delà de ses mandats, qui s’achèveront également dans quatre ans. Quant à Bruno Charles, le seul écologiste qui a conservé des responsabilités – puisqu’il est toujours vice- président au développement durable de la Métropole –, il n’est plus trop en odeur de sainteté auprès des militants. Tout est à recommencer localement pour ce parti qui comptait encore une cinquantaine d’élus locaux avant les dernières municipales. Contre une petite dizaine aujourd’hui. Qui seront les leaders de demain ? Thomas Dossus, le nouveau secrétaire de EELV Lyon, ou Rémi Zinck, Bertrand Artigny, Fanny Dubot, les noms qui circulent pour représenter le parti dans les circonscriptions lyonnaises ? Une nouvelle génération, encore inconnue, qui devra faire ses preuves politiquement avant d’espérer peser comme ses glorieux aînés.