L’édito de François Sapy
Décidément, les mêmes causes produisent vraiment toujours les mêmes effets. Prenez la gauche la plus bête du monde, celle de Décines ( comme celle du PS en 2002, ultra- divisée, qui a abouti à l’arrivée de Jean- Marie Le Pen au 2e tour des élections présidentielles). À Décines, donc, les divisions et les querelles de pouvoirs et de personnes ont conduit la gauche à perdre piteusement un bastion d’où personne ne pouvait penser une seule seconde qu’elle serait délogée. Or, à lire l’enquête que nous publions sur Décines, on s’aperçoit que cette alternance est une bonne chose : la maire semble partie pour faire un grand ménage dans cette commune de l’Est devenue ultra- visible depuis l’implantation du grand Stade. Si ce qu’elle dit est vrai et si elle met vraiment en oeuvre ce qu’elle prétend faire, Fautra est partie pour durer. Les caciques de la gauche ont raison de s’inquiéter pour 2020. Mais s’ils perdent, ils l’auront bien cherché.
Étonnant le rendez- vous que nous avons organisé entre Gérard Collomb et les premiers abonnés de Saladelyonnaise. com au Sofitel de Lyon.
Nous avons proposé à une vingtaine de nos lecteurs de venir échanger quasiment en bugne à bugne avec le sénateur- maire de Lyon. Leurs questions ont constitué pour moi une forme de leçon journalistique : parfois, nous autres professionnels, avons tendance à nous enferrer dans des questions qui n’intéressent guère que le microcosme du pouvoir. Pouvoir toucher du doigt les vraies préoccupations des Lyonnais, c’était un exercice vivifiant. Vous pouvez voir la vidéo sur Saladelyonnaise. com.
Olivier Ginon, à qui nous consacrons notre dossier, est un entrepreneur qui ne laisse pas indifférent.
Ce personnage a bâti un véritable empire depuis Lyon, mais il reste certainement le plus lyonnais de tous les grands patrons. Ce que ne dit pas le papier, c’est qu’il est aussi capable de coups de gueule homériques. Je me souviens qu’un jour, nous avions classé Ginon dans le trio de tête du palmarès des Lyonnais qui gagnent le plus. Il contestait notre classement et m’avait « convoqué » sans attendre dans un grand hôtel lyonnais pour me dire tout le mal qu’il pensait de ce papier et de votre hebdomadaire préféré. Malgré les reproches dont il m’avait gratifié, je n’avais pas pu m’empêcher de trouver Ginon plutôt sympathique. Alors que certains chefs d’entreprise font mine d’être offusqués, mais se réjouissent en coulisse d’être classés parmi les plus riches, Ginon semblait vraiment gêné pour ses collaborateurs. Ce tempérament en fait, à mon sens, l’un des derniers héritiers des dynasties à la lyonnaise.