L’édito de François Sapy
C’est un événement dont on peine encore à mesurer les conséquences sur la Métropole. À quelques jours de son départ pour Paris, qu’avait révélé notre site d’infos saladelyonnaise. com, le préfet Delpuech a signé l’arrêté qui déclasse l’autoroute A6- A7. La gestion de cet hideux ruban qui défi gure la ville, héritage des années Pradel, va être transférée à la Métropole entre Limonest, au nord, et Pierre- Bénite, au sud. Reste désormais à savoir ce que l’on va en faire.
Certes, cet axe restera extrêmement fréquenté,
mais nous en aurons désormais la pleine maîtrise. Ce sera, à mon sens, l’enjeu majeur du prochain mandat et le chantier phare du futur président de la Métropole. Le plus confortable serait de ne rien changer et d’en faire un super boulevard urbain ultra- fréquenté. Le plus audacieux ( et risqué) serait d’en faire quelque chose de neuf, qui réveille le centre- ville. Avec sa Highline, New York n’a- t- il pas réussi à faire d’une ancienne voie de chemin de fer un parc arboré qui traverse l’hyper- centre de l’une des plus importantes métropoles du monde ?
Alors, pourquoi pas faire de l’ex- A7- A6 de Lyon un espace dédié d’abord aux piétons et aux modes doux ?
Si on ne veut pas tous mourir étouff és et enchaîner les dramatiques épisodes de pollution comme cet hiver, il faut d’urgence agir de façon forte et assez radicale. Politiquement, la situation pourrait être idéale. Le président de la Métropole sera élu en 2020 directement par les citoyens et, si c’est Collomb qui s’y colle, ce sera cette fois- ci son dernier mandat ( enfi n, on l’espère…). Du coup, il sera plus étanche aux pressions multiples que ce gigantesque projet urbanistique ne manquera pas de susciter.
Comme lorsqu’il a autoritairement décidé de « tuer » le département
et de créer la métropole avec son compère Mercier ( les plus jeunes ne doivent pas s’en souvenir mais ce fut un personnage infl uent du microcosme lyonnais), il devra taper un grand coup sur la table et ne surtout pas écouter tous les éternels râleurs qui trouveront mille bonnes raisons de ne rien changer.
J’ajoute que ce projet permettrait de donner une autre image de son grand oeuvre, la Confl uence,
dont l’accès au fl euve Rhône est pour l’instant compromis par le trafi c incessant sur cette portion. Les milliers de Belges, de Hollandais et d’Allemands qui traversent notre centre- ville sur l’actuelle autoroute ne nous laissent au passage, pour solde de tout compte, que quelques kilos de CO2.