La Tribune de Lyon

Pourquoi la campagne du FN ne décolle pas à Lyon

- Malgré des sondages flatteurs et une grosse présence sur les marchés de la ville, les militants du FN ( comme ici lors des municipale­s de 2014) sont conscients que Lyon n’est pas une priorité. Et ce, aussi bien pour la présidenti­elle que pour les législat

L

es sondages ont beau être au plus haut pour Marine Le Pen

au niveau national, à Lyon, le Front national a bien du mal à se rendre audible. La raison ? L’absence de cadres frontistes influents et censés tenir d’une main de fer la fédé

ration départemen­tale. « Contrairem­ent à des régions comme PACA ou les Hauts de France, les élus frontistes lyonnais sont en perpétuel renouvelle­ment. Du coup, on a une fédé qui n’a pas le temps à chaque élection d’être en ordre de bataille. Regardez, aux législativ­es, vous n’avez aucune

tête de liste des dernières munici

pales parmi les candidats à Lyon » , déplore Romain Vaudan, un ancien élu FN, qui a rendu sa carte en 2016 en partie pour ces raisons. Mais ces nouvelles têtes peu connues des électeurs, comme David Tabellion, candidat dans la 2e circonscri­ption ou Cécile Bène dans la 5e, ne sont pas la seule explicatio­n d’une campagne frontiste qui peine à décoller à Lyon. En effet, selon plusieurs militants FN interrogés, « la riva

lité latente » entre Muriel Coativy, l’actuelle patronne de la fédération

frontiste du Rhône et Christophe Boudot, son prédécesse­ur partici

perait « au pourrissem­ent de la campagne localement » . « Le Rhône a toujours été le mouton noir du parti en raison de ses guerres de pouvoir internes » , tacle un sympathisa­nt Bleu Marine. Des critiques que ne comprend pas Agnès Marion, candidate dans la 10e circonscri­ption. « Pour moi, cette rivalité n’existe plus. C’est une histoire de transmissi­on comme dans n’importe quelle famille, il a fallu un peu de temps » , confie- t- elle, en assurant recevoir « un accueil exceptionn­el sur le terrain » . Des séances de tractage sur les marchés « du matin au soir » , dixit Muriel Coativy, qui tient de son côté à rappeler que « la campagne a été lancée à Lyon lors des Assises de Marine » en février et que tous les cadres nationaux du parti sont passés par Lyon. Suffisant pour faire mieux qu’à la présidenti­elle de 2012 ? Pas certain. Avec un score flirtant avec la barre des 10 % à Lyon, Marine Le Pen n’avait pas pu faire mieux que 5e au premier tour. « On est en progressio­n constante à chaque élection. On peut viser les 15 % à Lyon je pense » , déclare Agnès Marion, consciente que « dans les grandes métropoles, le FN a du mal à séduire » un électorat très CSP+. Surtout si la stratégie choisie et assumée officielle­ment par la fédération locale est de continuer uniquement à miser sur les territoire­s ruraux du départemen­t.

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