Une terre jeune au lourd passé industriel
La Confluence n’a pas toujours été l’îlot de verdure en plein centre- ville que l’on connaît aujourd’hui. Loin de là. À vrai dire, l’emplacement actuel du quartier était encore entièrement immergé il y a 250 ans. Faite de terres marécageuses inutilisées depuis l’installation des Romains en - 43 avant J.- C., la Confluence actuelle n’est qu’une sorte de no man’s land au sud de la ville. Jusqu’au XVIIIe siècle, la pointe de la Presqu’île s’arrête aux remparts d’Ainay, c’est- à- dire bien au nord de l’actuelle gare de Perrache et de la place Carnot. Il faut attendre 1771 pour que démarre le projet mené par Michel- Antoine Perrache, ingénieur lyonnais qui, pour désenclaver une ville à l’étroit entre ses murs, ambitionne de s’étendre vers le sud. L’assèchement des marécages prendra 70 ans, le chantier ne se terminant définitivement qu’en 1841… Entre- temps, les nouvelles terres émergées suscitent les convoitises. Napoléon envisage d’y faire construire un palais, mais le projet ne se réalisera pas, faute de moyens. En 1823, les terrains reviennent à la ville de Lyon, qui prévoit un plan d’aménagement à partir de 1828. L’objectif : diversifier l’économie lyonnaise en développant à cet endroit l’industrie naissante. La gare du Bourbonnais, qui prolonge la ligne de chemin de fer entre Lyon et SaintÉtienne, est inaugurée en 1845. Elle permet d’y acheminer le charbon stéphanois, jusqu’à l’inauguration de la gare de Perrache, en 1856. Désaffectée, elle sera détruite pour être remplacée par le Marché Gare en 1961. Avec le port Rambaud, actif de 1926 à 1995, celui- ci constituera le coeur du quartier jusqu’à sa fermeture récente, en 2009, soit un an avant l’emménagement des premiers habitants du nouveau quartier de la Confluence.