Le prestige des bibliothèques
Qui a dit que la décentralisation en France n’était qu’une chimère ? Installée sur le campus de la Doua depuis 1974 après avoir été créée à Paris, l’Enssib ( École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques) est la seule école de France à former au métier de conservateur de bibliothèque. Les étudiants qui choisissent de suivre cette formation sont appelés à exercer dans les bibliothèques universitaires, nationales ou les bibliothèques de grands établissements. Un métier renommé et prestigieux qui continue d’attirer, d’autant plus qu’il suffit de justifier un diplôme de licence pour passer le concours. Même si celui- ci récompense peu d’élus : « En 2017, 907 candidats étaient inscrits au concours externe pour seulement quinze postes, tandis que 316 candidats étaient inscrits en interne, pour six postes » , explique Thomas Chaimbault- Petitjean, le responsable de la formation. À cela s’ajoutent 18 places réservées, portant à 39 le nombre d’étudiants de la prochaine promotion, qui fait sa rentrée en janvier. Les cours s’articulent en trois phases, durant lesquelles les étudiants sont rémunérés : un tronc commun durant le premier semestre mêlant management et connaissances techniques, avant d’enchaîner par un stage dès le deuxième semestre. Lors du troisième et dernier semestre, les étudiants se spécialisent, soit en Patrimoine soit en Services au public. Avant, enfin, de plonger dans les rayonnages secrets des plus grandes bibliothèques de France. créer le master Systèmes alimentaires durables était une évidence. Cette formation, entièrement tournée vers l’industrie alimentaire, doit contribuer à « passer des paroles aux actes » et aider les entreprises à « intégrer du durable » dans leur fonctionnement. « On accueille des profils plutôt scientifiques, explique Christian Pineau. Des étudiants qui ont un parcours en biochimie des aliments, en nutrition, en environnement… » Lancée en 2015, la formation est encore en train de se développer. Sa première promotion ne comptait que deux étudiants, la deuxième en accueille 14, dont seulement deux Français. « Tous les cours sont en anglais, puisque nous avons bâti ce cursus avec un consortium d’établissements européens » , souligne Christian Pineau. Les étudiants ont ainsi la possibilité de passer un semestre en Belgique, en Allemagne, en Roumanie ou au Danemark. Lors du troisième semestre, tous les étudiants se retrouvent à l’Isara, avant de partir en stage lors du dernier semestre. Un étudiant de la première promotion a réalisé le sien dans un centre technique consacré à l’huile d’olive en Espagne. « C’est un Tunisien qui souhaite acquérir des compétences ici pour les appliquer ensuite dans son pays, explique Christian Pineau. C’est aussi ça, le durable ! » .