C’est pas du Bergman.
Burn out, de Yann Gozlan
Tony ne s’intéresse qu’à la moto et multiplie les courses pour devenir professionnel. On sent à sa façon de fermer les yeux et de parler le moins possible ( comme Ryan Gosling dans Drive) qu’il a un fort potentiel de concentration. Un peu comme si le Dalaï Lama roulait en Suzuki. De fait, il a oublié de s’occuper de sa femme Leyla et de son gosse Sofiane, partis vivre ailleurs. C’està- dire à peine plus loin, puisqu’ils habitent dans une cité en banlieue parisienne. Le film est clair sur le sujet : on n’en sort pas d’une cité, sinon par voie létale. Tony devra vraiment faire gaffe, parce qu’il se retrouve embringué dans une sale histoire. Il est contraint de faire transiter de la drogue à moto en mode go fast, afin de rembourser une dette de son ex. Il y a de l’action et du suspense, mais on n’échappe pas aux clichés inhérents aux quartiers multi- ethniques pleins de gens issus de la diversité. Comme Tony est d’origine portugaise, il exerce consciencieusement un métier ingrat et mal payé, c’est- à- dire cariste à mi- temps dans un entrepôt ( ses dons de pilotage donnent un vrai style à sa pratique du Fenwick). Ce n’est pas comme ses amis d’origine africaine, des dealers qui roulent en Porsche Cayenne et trafiquent avec devinez qui ? Des Maghrébins. Et il y a pire : les Manouches ! Comme il n’y a pas de poules à voler dans les cités, ils dominent le marché de la coke. Au- delà de la caricature, on passe plutôt un bon moment. Être poursuivi à 260 km/ h par les flics, c’est franchement plus agréable dans un fauteuil de ciné. Burn out, de Yann Gozlan. Genre : nourrice, mule et trafiquants sur fond de déterminisme social. France. 1 h 43. Avec François Civil, Olivier Rabourdin, Manon Azem, Samuel Jouy…