Paroles de dirigeant.
Hervé Kratiroff , fondateur du groupe Solexia : « La reprise d’entreprise, une aventure extraordinaire »
Fondateur du groupe lyonnais Solexia, Hervé Kratiroff est, en quelque sorte, un spécial iste de la reprise d’entreprise avec pas moins de dix PME rachetées à leurs dirigeants historiques. La dernière en date : Le Graton lyonnais, une petite société de 23 salariés spécialisée dans la confection de gratons lyonnais. « Racheter une entreprise, c’est comme s’attaquer au Mont- Blanc : c’est obligatoirement compliqué, on en bave, on prend des risques considérables mais c’est une aventure humaine extraordinaire » , commente- t- il. Son premier conseil pour réussir une acquisition est de « croire au produit qu’elle fabrique » . « Au- delà de l’aspect comptable et de l’analyse du modèle économique dont il faut évidemment tenir compte, il est indispensable que l’entreprise fasse vibrer le repreneur » , affirme- t- il. Et, pour que tout se passe bien avec le cédant , le d i r igeant conseil le, par expérience, de ne pas chercher à t irer t rop à la baisse le prix d’achat. « Je déconseille de chercher à vouloir négocier le prix au- delà du raisonnable. L’objectif est que le cédant ne vende pas avec une forme de dégoût vis- à- vis du repreneur, mais qu’il accompagne au contraire une transition sereine auprès des équipes en place et des clients de l’entreprise. C’est le meilleur moyen que tout se passe bien » , poursuit Hervé Kratiroff. Et, pour ce dernier, c’est justement quand la vente est officiellement signée, « généralement après un long chemin de croix » , que les choses sérieuses commencent réellement. Et, pour
que le changement de propriétaire passe bien en interne, Hervé Kratiroff porte une attention particulière à la première rencontre
avec les équipes. « Les premiers échanges avec les salariés sont t r è s impor - tants, car on ne se présente qu’une fois. Et si on vous colle une étiquette de pur financier par exemple, c’est fini. Il sera ensuite très compliqué de la corriger » rapporte Hervé Kratiroff.
« Il est indispensable que l’entreprise fasse vibrer le repreneur. »