La Tribune de Lyon

Le coin du droit.

- FLORIAN DESBOS AVOCAT EN DROIT BANCAIRE ET DES AFFAIRES • CABINET SCP DESBOS BAROU • LYON 3e PROPOS RECUEILLIS PAR AMÉLIE CHFIRA

Pour l’applicatio­n

réelle du Libor et de l’Euribor ?

Les contrats de prêts à taux variable indexé sur le Libor ou l’Euribor font l’objet d’un

contentieu­x naissant mais qui est amené à se développer si les banques concernées persistent à maintenir leur position. L’enjeu économique global est très important.

Qu’est- ce que le Libor et l’Euribord ?

Le Libor et l’Euribor sont deux taux de référence du marché monétai re calculés à par t i r des taux auxquels un échantillo­n de banques prête en blanc ( c’est- à- dire sans que le prêt ne soit gagé par des titres). Le Libor est souvent utilisé pour les prêts à taux variable en francs suisses, tandis que l’Euribor est utilisé pour les prêts à taux variable en euros. Il est ajouté à ce taux la marge du prêteur afin d’obtenir le taux contractue­l. Par exemple, le contrat de prêt peut prévoir que le taux contractue­l sera du Libor + 0,3 %.

Pourquoi les banques refusent d’appliquer ces taux de référence ?

Depuis 2015, le Libor et l’Euribor sont négatifs. Les modalités de calcul du taux contractue­l prévues dans les prêts entraînent de ce fait un taux d’intérêt soit très faible, soit dans certains cas négatif. Afin d’éviter ce désagrémen­t, certaines banques limitent le taux d’intérêt à leur taux de marge alors même que cela n’est pas contractue­llement prévu, et ce, au détriment des emprunteur­s. Il en résulte une différence d’intérêts significat ive. Une telle position est contestabl­e : alors même que les banques, dans le cadre des contentieu­x invoquent quasi systématiq­uement la force obligatoir­e des contrats pour justifier l’applicatio­n de clauses ( déchéance du terme, indemnité de remboursem­ent anticipé, taux variable à la hausse non plafonné…). Elles font abstractio­n de ce principe lorsqu’elles y trouvent un intérêt.

Peut- il y avoir une sanction pour non respect des dispositio­ns contractue­lles ?

La sanct ion doit être le remboursem­ent de la dif férence d’intérêts, outre des dommages et intérêts du fait des manquement­s contractue­ls constatés. Cependant, il n’y a qu’un nombre faible d’emprunteur­s qui accepte d’engager une tel le act ion en justice. Il est regrettabl­e que les actions de groupe ne soient pas plus facilement ouvertes en droit français pour mettre un terme à ces pratiques abusives malheureus­ement trop fréquentes.

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