ORBIANE WOLF, AU SERVICE DU STREET ART
L’association de street art Superposition quitte la rue Longue pour des locaux plus spacieux à côté de Perrache, afin d’organiser plus d’événements. Car sa présidente de 26 ans, Orbiane Wolf, a bien l’intention de secouer Lyon.
On n’est jamais mieux servi que par soi- même
Tout est parti d’un constat – partagé par de nombreux amoureux du street art – à Lyon, rien n’est fait pour l’art urbain. « Il y a plein de graffeurs mais très peu de murs d’expression libre. Les collectivités ne nous soutiennent pas » , résume Orbiane Wolf. Alors plutôt que d’attendre une quelconque action de la Ville, la jeune Annécienne d’origine décide de se retrousser les manches. Si elle s’est intéressée sur le tard à la culture street art, elle a depuis noué contact avec de nombreux acteurs du milieu. Et en février 2016, avec trois autres conna issances devenues depuis des amis, la jeune femme pleine d’énergie crée l’association Superposition.
Mettre de la couleur dans les rues
Les objectifs de l’association sont simples : soutenir les artistes en les rendant visibles, sensibiliser le public et mettre de la couleur dans les rues. Traquant les autorisations des propriétaires de portes de garage et autres devantures, Superposition invite les artistes à graffer dans les rues, en toute légalité. Avant de reprendre en octobre 2016 une galerie dans la rue Longue, la première rue qu’ils ont investie. Un emplacement qui permet de résoudre ce fameux dilemme : l’art urbain doit- il rester dans la rue ou entrer en galerie ? « Nous sommes la première galerie à la fois in situ et ex situ de Lyon. Les artistes peuvent accrocher dans le local et intervenir aussi dans la rue. »
Et un lieu hybride de plus
En l’espace de trois ans, Superposition a su trouver sa place dans le paysage culturel lyonnais, en particulier grâce à son festival bi- annuel, l’Urban Art Jungle Festival. Un événement qui a pour but de « réenchanter le public » en mêlant musique, arts plastiques et ateliers ouverts à tous. Car Orbiane entend défendre le street art au sens large. Et grâce aux nouveaux locaux fraîchement repeints de Superposition, la présidente et son équipe comptent bien continuer sur leur lancée, en organisant conférences, ateliers, concerts, démonstrations de danse ou encore soirées, tout en mettant l’accent sur l’accueil du public et la médiation. Baptisé Sitio, ce nouvel espace rejoint les rangs des lieux hybrides lyonnais, tel que la Taverne Gutenberg ou le Sofffa. « Nous avons d’ailleurs envie d’unir nos forces pour montrer à la mairie qu’il n’y a pas que les institutions qui font rayonner Lyon. » , s’enthousiasme Orbiane. On a hâte. C. S.