Critiques.
Comme des rois, de Xabi Molia - L’Année des treize lunes , de Rainer Werner Fassbinder - Les Anges portent du blanc, de Vivian Qu
Le cinéma français prolétaire existe, on l’a retrouvé, grâce à Xabi Molia. Film modeste sur la difficulté pour un fils de s’émanciper d’un père courant après l’argent dans des magouilles,
Comme des rois ne brille certes pas par son originalité. Mais on y retrouve Kad Merad en véritable acteur, et on y voit aussi une foule de personnages, notamment ceux des femmes en second rôle, comme rarement dans le cinéma français : des familles modestes, périurbaines, ne reposant que sur la solidarité ou le système D, mais sans misérabilisme. Tout sonne juste, des scènes quotidiennes en HLM aux premiers pas dans un Paris des quartiers que le cinéma d’auteur embourgeoisé a cessé de filmer depuis trop longtemps.
Kacey forever Car Comme des rois est avant tout l’itinéraire d’un fils rêvant de devenir comédien dans des cours d’impro qui respirent la vie. Aucune posture ici, ce cinéma réaliste est porté par le plus grand des jeunes comédiens : Kacey Mottet- Klein, impressionnant de bout en bout pour donner du charisme à son personnage de prolo cherchant sa voie, comme dans un film de Sidney Lumet. La fin, un peu trop convenue, atténue un peu la justesse sociale d’un film qui caresse les ambitions de ses personnages, avec la tendresse d’un réalisateur qui semble avoir bien connu leur galère. Même l’histoire d’amour d’un soir devient une aventure au plein sens du mot. Modeste, Comme des rois montre néanmoins que le coeur d’un cinéma social à la française continue de battre et mérite pour cela toute notre attention.